Fin décembre, nous sommes partis pour la première fois dans le Harz afin de découvrir cette région de petite montagne (enfin une petite partie) dont de nombreux amis nous avaient vanté la beauté et la sérénité.

Après avoir rapidement visité Quedlinburg, nous avons rejoint Schierke et son auberge de jeunesse où nous allions séjourner (je précise que cet article n’est pas du tout sponsorisé). Schierke est une des localités rattachées administrativement à Wernigerode qui est, de ce fait, une commune assez étendue et constituée d’une ville historique et de villages. Schierke est notamment l’un des points d’accès au Broken, le point culminant du Harz (1141m). L’auberge est une bonne localisation pour faire des excursions dans la nature, les chambres sont plutôt grandes mais le petit-déjeuner et le dîner sont basiques. Les enfants ont beaucoup apprécié le bowling (à réserver à l’accueil), les salles de ping-pong et de billard et le gymnase. Nous avions réservé avec des amis ayant aussi des enfants et souhaitions rester à l’auberge le soir après de fatigantes journées d’excursion, nous n’avons donc pas testé les restaurants des environs.

Par contre, nous sommes allés, découvrir la piste de luge d’été située dans le village que les enfants ont adorée.

Depuis l’auberge, on peut rejoindre directement les chemins de randonnée menant au sommet du Broken ou se promener le long de la kalte Bode (rivière). C’était notre randonnée du premier janvier au matin, le froid sec étant vivifiant avant de reprendre la route pour Hambourg.

Ma première impression en préparant les vacances fut que toutes les villes du coin finissaient en « rode ». En plus de Wernigerode, il y a en effet Hasserode, Timmenrode, Königerode, Dankerode, etc. Ce suffixe « rode » vient du verbe « roden » existant depuis au moins le XIIIe siècle et signifiant « défricher ». Ces nouveaux villages témoignent ainsi du contexte historique de leur création, les grands défrichements médiévaux en Europe occidentale.

Wernigerode a reçu le statut de ville et les privilèges urbains en 1229. Sa croissance se poursuit jusqu’à une période troublée, le XVe et le XVIe siècles. En effet, un fort incendie a lieu en 1455. Les premiers procès pour sorcellerie commencent en 1521. En quatre-vingts ans, 55 personnes seront condamnées à mort pour sorcellerie et brûlées sur le bûcher. En 1525, les habitants les plus pauvres se soulèvent contre les autorités municipales dans le contexte de la Guerre des Paysans (Bauernkrieg) : de nombreux pillages et destructions ont lieu. En 1528, les quatre cinquièmes de la ville sont détruits par le Grand Incendie et en 1591, la population juive de la ville est expulsée.

En parallèle de ces catastrophes, la ville réussit à se reconstruire. L’Hôtel de Ville en est un beau témoignage. Ce bâtiment du XVe siècle (plusieurs fois remanié) n’a pas été touché par l’incendie et a accueilli diverses fonctions (maison de jeux et cave à vins) avant de devenir le nouvel hôtel de ville, suite à la destruction du précédent par l’incendie.

Le château de Wernigerode est mentionné pour la première fois au XIIIe siècle. Au fil des siècles, il est agrandi et transformé,surtout au XVIIIe siècle pour lui donner un aspect plus baroque et au XIXe siècle. Nous n’avons pas eu le temps de le visiter mais c’est une motivation de plus pour revenir dans la région.

Nous avons pris plaisir à nous promener dans les belles rues du centre historique et à admirer les maisons à colombage. Le centre-ville est très joli et varié.

La plus petite maison (das Kleinste Haus) se trouve dans la rue Kochstraße. Construite au XVIIIe siècle, elle mesure 4,20 m du sol à la base du toit et 2,95 m de large. Elle était constituée d’une entrée et d’une cuisine au rez-de-chaussée, de la salle de séjour (10m²) au premier étage et d’une chambre au second étage. Elle n’est plus habitée mais est devenue un petit musée sur les conditions d’habitation dans cette petite maison.

Wernigerode nous a beaucoup plu et nous avons très envie de revenir pour la découvrir davantage.