Fin avril, je devais faire un petit voyage en France avec mon aîné. C’était le pendant du séjour parisien de la cadette en mai 2019. Son annulation l’a beaucoup attristé et je lui ai proposé de faire quelques excursions pour compenser. La première a eu lieu à Lübeck pour (re)découvrir la capitale hanséatique. Cette belle ville est en effet située à trois quarts d’heure (en train) au nord-est de Hambourg et est une destination passionnante.

Capitale de la Hanse, Lübeck a joué un rôle majeur dans l’histoire médiévale européenne et s’est enrichie grâce à ses nombreux partenaires commerciaux. A partir du XVIe siècle, la ville connaît un déclin relatif en parallèle de celui de la Ligue hanséatique. Au XXe siècle, sa localisation à la frontière interallemande en fait un centre d’accueil des réfugiés et un des points de contrôle des trains circulant entre la RFA et la RDA.

Depuis 1987, le centre ancien ayant survécu au bombardement de mars 1942 est classé Patrimoine mondial de l’UNESCO.

La Holstentor et la Trave

La gare est située à quelques centaines de mètres de la vieille ville et permet d’y entrer en passant par la Holstentor, l’une des portes de l’ancien système de fortifications défendant la riche et convoitée ville de Lübeck.

La Holstentor côté ville

Cette porte, emblème de Lübeck, porte des inscriptions qui ont été rajoutées en 1871, au moment de la fondation de l’Empire allemand (le chemin entre la gare et la Holstentor passe d’ailleurs entre les statues de Bismarck et de Guillaume Ier). Côté campagne, on peut lire Concordia domi foris pax, ce qui signifie « Harmonie à l’intérieur, paix à l’extérieur » et, côté ville, les lettres SPQL (Senatus Populusque Lubecensis) sur le modèle romain SPQR (Senatus Populusque Romanus).

On arrive ensuite au bord de la Trave, en face des Salzspeicher (les greniers à sel de Lübeck). C’est pour moi l’une des plus belles vues de Lübeck, surtout quand on y est le matin très tôt ou à la tombée de la nuit. On retrouve alors un calme propice à l’imagination.

Photographie prise depuis la tour de la St.-Petri-Kirche il y a quelques années quand il y avait encore des arbres.

Ces greniers à sel étaient la destination des marchands parcourant l’ancienne route du sel (die alte Salzstraße), partis des salines de Lüneburg et ayant traversé l’Elbe grâce aux mariniers de Lauenburg/Elbe. En face de ceux-ci, plusieurs compagnies proposent de faire le tour de la vieille ville en bateau… ce qui a immédiatement fait envie à mon fils. Je n’y aurais pas pensé moi-même, n’aimant pas du tout quitter le plancher des vaches, mais mon fils était enthousiasmé par cette idée. Au final, ce tour en bâteau permet de découvrir Lübeck sous un autre angle mais les explications sur la ville étaient assez superficielles.

Le centre ancien

Ce que j’aime le plus à Lübeck, c’est me promener au hasard des rues dans la vieille ville. Découvrir de petites cours intérieures, suivre des rues et découvrir des maisons magnifiques, avoir l’impression de voyager dans le temps.

Cette fois-ci, nous avions assez peu de temps à consacrer à une balade en ville et j’ai surtout souhaité montrer l’Hôtel de Ville (Rathaus) et l’Hospice du Saint-Esprit (Heiligen-Geist-Hospital) à mon fils.

Lors d’une excursion précédente, nous étions montés en haut du clocher de l’église Sankt-Petri afin de bénéficier d’une vue magnifique et panoramique sur Lübeck.

Le musée européen de la Hanse (Europäisches Hansemuseum)

L’entrée du musée

Le musée européen de la Hanse a ouvert en 2015 mais je n’avais pas encore eu l’occasion d’aller le découvrir. Mon fils s’intéressant aussi beaucoup à l’histoire de Hambourg et donc de la Hanse a été facile à convaincre.

Nous avons choisi de seulement découvrir l’exposition permanente car je supposais déjà que nous y passerions beaucoup de temps. A la caisse, des tickets interactifs (en haut sur la photo), des écouteurs, des stylets, un crayon de papier et un petit livret pour enfants nous ont été remis.

Le ticket interactif permet de choisir la langue (allemand, anglais, suédois ou russe), un thème d’approfondissement et une des 50 villes européennes ayant fait partie de la Hanse ou ayant eu des liens forts avec la Hanse. Nous avons bien sûr choisi Hambourg et Bordeaux. Je ne me souviens plus de la formulation exacte des thèmes que nous avions sélectionnés : l’un était sur la vie quotidienne et la pauvreté et l’autre sur les routes commerciales.

Régulièrement, des stations sont proposées où l’on peut brancher ses écouteurs et poser son ticket afin d’écouter des informations spécifiques aux villes et aux thèmes choisis.

La muséographie est extrêmement bien faite et permet de se plonger rapidement dans la thématique expliquée. La salle consacrée à la peste noire était assez impressionnante avec ses (faux) rats morts, son tombereau, etc. Je pense d’ailleurs que 9-10 ans est un bon âge minimum pour visiter ce musée car l’ambiance musicale et la mise en scène peuvent inquiéter des enfants plus jeunes. Ces salles plus didactiques alternent avec des salles présentant des documents anciens et des explications complémentaires.

Nous avons passé plus de deux heures dans l’exposition permanente et avons ensuite rejoint rapidement l’ancien monastère dominicain (Burgkloster) dont les salles du rez-de-chaussée sont accessibles avec le ticket d’entrée.

Nous sommes sortis fourbus mais ravis de notre visite du musée. Je souhaite souligner aussi la grande gentillesse et disponibilité du personnel du musée et les remercier pour leurs explications. J’ai très envie de revenir seule afin d’avoir le temps d’approfondir cette première visite.

Nous sommes ensuite allés nous désaltérer et nous reposer sur la terrasse très agréable du café du musée.

Notre journée lübeckoise a été un vrai plaisir. Nous avons fini la journée en redécouvrant le Marzipan (massepain) de Lübeck et mon fils est depuis un inconditionnel du massepain au naturel, sans enrobage au chocolat. Bref, de très bons souvenirs de cette journée qui nous ont donné envie de revenir vite !

Vous connaissez Lübeck et le musée européen de la Hanse ?