Oui, je sais, ça ne se dit pas mais toujours est-il que c’est le cas ! Nous étions invités dernièrement chez des amis que nous n’avions pas vu depuis bien longtemps car à chaque rendez-vous précédent, un de nos enfants ou un des leurs étaient malades. La dernière fois que j’ai vu leur aîné il avait tout juste deux ans, il en a quasi trois maintenant. Sa petite sœur était toute petite et a désormais un an et demi.
Mais quelle terreur en culottes courtes ! C’est simple, il tape tous les autres enfants ! Plus grand, plus petit, il s’en moque ! Si quelqu’un a l’outrecuidance d’être sur son chemin ou de jouer avec un jouet (n’importe lequel, c’est forcément celui qu’il voulait à ce moment précis), il hurle, tape et insulte la personne (enfant comme adulte).
La seule qui n’ait pas été tapée était ma benjamine car j’étais tout le temps avec elle. Ma cadette a été tapée et poussée à de multiples reprises, mon grand a été mordu et tapé, les deux bébés présents ont reçu du sable en pleine tête à plusieurs reprises et la petite sœur a dû supporter de se faire marcher sur les mains, taper et pousser par son frère dès qu’elle s’approchait de lui.
Ma fille a pris le dernier petit-beurre dans l’assiette alors que la petite terreur avait la bouche pleine et les mains occupées avec deux petits-beurres de réserve ? Hurlements de détresse, coups de pieds et menaces ont suivi.
La réaction des parents ? « Mon petit chéri, ne pleure pas ! Oui, elle a pris le dernier petit beurre mais ce n’est pas grave ! Papa va vite aller chercher un autre paquet. Chéri, cours ! »
Non, ce n’est pas grave, pauvre petit ange en sucre ! Les deux derniers petits-beurres sont dans tes mains. Puis, gentil et innocent petit chouchou, ne t’excuse surtout pas auprès de ma fille que tu as tapée, insultée et menacée. Non, tout le monde comprend. C’était juste la dixième fois en deux heures que tu la tapes, tu ne vas pas t’excuser pour si peu et puis, elle t’a provoqué en prenant l’avant-avant-dernier petit-beurre. Mais heureusement, tes parents adorés volent à ton secours…
Bien sûr, je n’ai rien dit (sauf ensuite à ma fille pour la rassurer sur le fait qu’elle n’avait rien fait de mal et que oui, le petit garçon aurait dû s’excuser après l’avoir tapée).
Que faire lorsque nos amis sont très sympas mais que nos méthodes d’éducation diffèrent radicalement et que leurs adorables rejetons sont tyranniques et violents ? Lorsque la seule réaction des parents est de dire que leur garçon tape souvent les autres enfants mais que c’est normal car il est petit ?
- Se voir sans enfants ? Possible s’ils n’habitent pas trop loin et que chacun a les moyens de payer une baby-sitter et une soirée au restau.
- Se voir sans leurs enfants ? Diplomatiquement, ça va être difficile d’expliquer qu’ils sont cordialement invités… mais à condition de laisser Attila aux grands-parents ?
- Se renseigner en secret sur l’emploi du temps de l’aîné et proposer un rendez-vous pile quand ce dernier est absent… Pratique, diplomatique (« Mais quel hasard ! A chaque fois, on vous propose de venir quand Attila est en camp de survie spartiate ! »). On prendra rendez-vous en 2030…
- Y aller sans nos enfants ? Au moins, ils s’amuseront chez leurs copains ou avec leurs grands-parents au lieu de se faire taper et insulter, mais là aussi, c’est louche.
- Inscrire au préalable ses propres enfants à un cours de krav-maga et les laisser expliquer les techniques de base en espérant qu’Attila ne soit pas déjà ceinture noire.
- Parler l’air de rien éducation, politesse et vie en société ? Un bon début si on souhaite se fâcher.
- Expliquer à nos enfants que si Attila se met à hurler ou à taper, deux options sont possibles : soit ne pas rester à côté de lui, soit réagir promptement mais discrètement…
- Inviter les amis et leurs enfants chez soi. On peut davantage poser les règles et espérer que l’enfant sera plus réservé dans un espace qui lui est plutôt inconnu. On peut toujours rêver…
- Se donner rendez-vous pour le petit-déjeuner. Attila sera peut-être plus calme car pas fatigué. A moins qu’il ne déborde encore plus d’énergie…
- Proposer de se retrouver dans un espace neutre avec des jouets (aire de jeux couverte ou en extérieur). Avec un peu de chance, Attila ira jouer dans une autre structure et taper d’autres enfants. Désolée pour eux !
L’arrivée d’enfants est un vrai défi pour les amitiés. On découvre parfois nos amis sous un autre jour, qui peut devenir problématique. Les amis que nous avons rencontrés en tant que couple, sont… les parents des amis des enfants ! Là, c’est l’idéal ! Les enfants s’apprécient et se connaissent depuis la crèche et l’école et vont, en général, spontanément appliquer les règles qui organisent leur quotidien. Nous avons fait de belles rencontres et sommes même partis en vacances avec deux familles rencontrées par l’intermédiaire de mon aîné.
Avez-vous aussi eu du mal à supporter certains enfants de vos amis ? Vous avez trouvé des solutions ?
(PS : Je sais, aucun rapport entre la photo et le thème de l’article… mais la coccinelle me semblait plus paisible qu’Attila…).
Pas facile du tout comme situation… Comment faire pour donner son point de vue sans vexer ? Comment faire pour éviter de voir les amis sans l’enfant ? Comment ne pas s’énerver quand on voit la réaction des parents qu’on ne cautionne pas ? Autant de questions délicates… Je comprends totalement que l’amitié soit mise à rude épreuve avec l’arrivée des enfants….
Honnêtement, c’est compliqué. Ma cadette est assez timide et a bien intégré qu’on ne tape pas un plus petit, elle n’osait pas trop se défendre et je n’ai pas envie qu’elle se fasse taper tout un après-midi donc j’intervenais… mais les parents à côté ne disaient rien ou seulement « laisse-la un peu jouer avec la voiture, elle va bientôt rentrer chez elle ». Bref, j’espère que c’est juste une phase difficile et que le gamin sera plus calme la prochaine fois. Sinon, je referai la mère pot-de-colle qui ne peut pas lâcher ses filles… Tant pis !
Pas évident comme situation. J’avoue que voir un gamin qui se comporte comme un vilain garnement et que les parents ne disent rien, ça m’horipille. Je comprends que le comportement du petit Atila (le surnom m’a bien fait rire ) ne soit pas top et effectivement c’est délicat de dire à vos amis que leur gamin se comporte en despote en culotte courte.
J’ai l’impression que nous sommes les seuls à avoir été gênés, les parents des bébés ont moins été confrontés à la situation. Je pense qu’on proposera de venir chez nous la prochaine fois, il se sentira moins en terrain conquis et sera peut-être plus calme. Mais j’avoue que ce qui m’a le plus énervé, c’était que ses parents ne disent rien ou regardent au loin quand leur enfant tapait les autres.
Une délicate situation à laquelle nous n’avons pas (encore) été confrontés… Vous vous orientez vers une « solution » en particulier ?
Me faire porter pâle et mes filles aussi pour la prochaine rencontre ? Plus sérieusement, probablement chez nous ou chez un des autres couples présents.
J’ai la chance d’avoir des amis formidables qui éduquent vachement bien leurs mômes. Huhuhuhu. Ceci dit, à ta place, j’opterai pour l’une des solutions que tu as listées: j’irais sans MES mômes. Je ne trouve absolument pas ça choquant. Je vois très régulièrement mes ami(e)s sans nos enfants respectifs et rien ne nous oblige, sur le papier, à nous rencontrer à chaque fois en emmenant toute la marmaille dans nos valises. Dans tous les cas, bon courage, c’est un truc à te cramer une amitié, ça.
Y aller sans les enfants ou juste avec le grand qui a moins de scrupules à rembarrer un gamin de trois ans qui essaie de lui piquer ce avec quoi il joue. Au moins, mon mari était d’accord que le garçon était pénible et que les parents auraient pu éviter de toujours regarder ailleurs… Ça m’a fait mal au cœur pour la petite sœur qui semble remplir une fonction de punching ball.
J’ai connu des enfants d’amis « compliqués » et je peux te dire d’expérience que le temps fait son oeuvre. Les petits Pol Pot en culottes courtes finissent pas s’assagir, un jour.
Tu as raison, il est encore petit, il fait peut-être un terrible two – fucking four sans pause. J’espère que les prochains mois lui permettront de trouver un apaisement.
Savais- tu qu’Attila etait un prenom tres courant en Hongrie et en Turquie?:) Je ne suis pas sur que ca plaise a tous les lecteurs de se sentir comparer a un petit monstre:)
Plus serieusement, a la description de cette histoire, je ne peux m’empecher de m’interroger si cet enfant n’a pas de vrais troubles du comportement qu’il faudrait traiter. Est- ce vraiment juste une question d’education?
Je l’avais appris lors de mon week-end à Budapest il y a plus de dix ans mais je ne savais pas que c’était aussi le cas en Turquie. Mes excuses aux lecteurs qui auraient été blessés ! Le prénom Attila ne serait pas donné en France, la connotation historique est trop négative, même s’il y a beaucoup à déconstruire dans le mythe d’Attila.
J’avoue que je me suis demandée si c’était un problème de manque de limites face à un enfant qui les cherche ou s’il n’y avait pas autre chose car je l’ai trouvé plutôt agressif avec les deux bébés (10-12 mois) qui rampaient mais ne marchaient pas et ne pouvaient donc rien lui prendre.
Je vote pour y aller sans les enfants…Vous n’aurez plus à voir la Bête et vos enfants ne recevront plus de coup…Au passage, ça fait du bien de sortir une fois de temps en temps sans ses enfants…En tout cas, c’est l’option la plus politiquement correcte, je trouve 🙂
Je suis bien d’accord avec toi… sauf que comme mon mari et les papas présents se connaissent depuis l’école primaire, il y a apparemment un peu cette envie que les enfants deviennent potes. Ils vont partir en vacances, on partira ensuite, on ne va a priori pas réussir à se voir avant juillet. Peut-être qu’il se sera assagi !
C’est vraiment une situation hyper épineuse. Je ne sais vraiment pas comment je réagirais .. Je suis la première à dire qu’on ne doit pas juger les méthodes éducatives des autres parents, mais là, quand ça touche notre enfant, c’est autre chose.
C’est peut-être de la psychologie de comptoir, mais est-ce que ce petit garçon ne chercherait pas à « faire sortir de quelque chose » qui le trouble par cette agressivité ? Peut être que les parents ne le voient pas et donc ne peuvent pas répondre à son besoin ?
Je suis d’accord avec toi, chacun fait ce qu’il peut avec ses enfants mais si le fait de taper les autres enfants (dont sa petite sœur) est considéré comme normal, ça me pose un gros problème.
Je ne les connais pas assez pour savoir si tout va bien ou pas. Ils sont sur un modèle traditionnel de la famille : papa travaille, maman a arrêté (alors qu’elle avait fait des études brillantes et avait un poste à responsabilités… bien plus haut placé que celui de son mari). Est-ce qu’elle est vraiment heureuse d’être à la maison ?
L’option y aller sans enfant me parait pas mal, je suis de l’avis de Maman Lempicka, vous pouvez très bien dire que ça vous fait du bien de sortir un peu sans enfant !
On y a réfléchi et puis, de dire qu’on avait envie de sortir sans les enfants, c’est diplomatique et ça évite les tensions. On verra bien comment on s’organise la prochaine fois.
Ce sujet est très intéressant pour moi et d’avoir ce point de vue.
Alors moi je dirais que s’ils sont de bons amis, le mieux est de leur dire diplomatiquement que vous trouvez que leur fils a un comportement particulier en leur demandant par exemple s’il est toujours comme ça? (il a quel âge?) L’air de rien, ça veut dire que vous trouvez qu’il n’a pas un comportement normal et qu’il y a peut-être un petit problème. Mais toujours être dans l’empathie et essayez de comprendre.
J’ai (eu) un garçon particulier petit (très turbulent, brusque, bruyant, aucune limite) et jusqu’à son entrée à l’école à 3 ans, je mettais ça sur le compte de « j’y arrive pas, je ne sais pas l’éduquer comme les autres (faute sur moi) et il est idiot ou quoi, il comprend rien aux règles? (faute sur lui). Et puis au fur et à mesure quelques personnes m’ont fait comprendre (des amis aussi) que peut-être ce serait bien de le faire voir… je voulais pas… culpabilité à fond… et à son entrée à l’école ici (à 6 ans), après les 3 premiers mois avec un mot dans le cahier de liaison quasi tous les jours, j’ai pris mon courage à deux mains et j’ai osé franchir le porte d’un pédo-psy. Le diagnostic est tombé. Notre Troiz est un enfant TDAH. Il a fait une thérapie comportementale pendant 6 mois qui a bien marché, on a changé des choses dans notre alimentation, et surtout on a compris comment il fonctionnait et pourquoi ,et lui aussi a compris comment il réagissait et pourquoi. On a vu notre fils différemment et la culpabilité est partie, notre façon de faire avec lui à changer parce qu’on sait que ce n’est ni de sa faute, ni de la nôtre (beaucoup moins de tensions). Et notre entourage sait aussi maintenant. Ca décomplexe quand on se voit.
Bon après, il y a des enfants mal élevés aussi, ça existe 😉 Mais peut-être le problème de ce petit garçon est plus profond.
Merci pour ton message ! Honnêtement, je me suis posée la question car je l’ai trouvé quand même assez agressif, y compris vis-à-vis de bébés ou d’enfants plus grands. Mais je ne le connais pas du tout, ce petit garçon a trois ans et je ne l’avais pas vu depuis plusieurs mois.
En y réfléchissant, j’ai eu le sentiment que son comportement ne semblait pas poser problème aux parents car ils ne réagissaient pas, même quand c’était la petite sœur ou un bébé qui était tapé et le papa a juste dit que son fils tapait beaucoup mais que c’était normal parce qu’il était petit. On verra lors de la prochaine fois qu’on se voit si ce petit garçon a le même comportement ou pas.
Quand j’ai lu le titre de ton article j’ai cru à une blague, mais même pas ! Franchement au Vu de la réaction des parents au moment des petits beurres, ce petit a l’air davoir été élevé comme un petit prince qui a tous les droits! C’est vrai que c’est délicat de parler d’éducation quand on veut passer un bon moment entre amis… me connaissant j’aurais forcément dis quelque chose mais faut-il encore trouver la bonne tournure pour que vos amis ne se sentent pas offusqués… en tout cas tu as bien listé toutes les solutions possibles moi j’opterai pour les séances de krav maga hahaha
En fait, les parents ne le reprennent jamais, quoi qu’il fasse. C’est peut-être juste une mauvaise phase, c’est peut-être autre chose, je n’en sais rien. Je n’ai rien osé dire, surtout qu’en allemand (ce sont des amis allemands), j’ai toujours peur de manquer de nuances.