Bruxelles est une ville où je suis allée à plusieurs reprises et toujours avec grand plaisir. De mon premier séjour bruxellois, enfant, je n’ai gardé que le souvenir de l’atomium. Nous n’étions pas rentrés mais la construction m’avait beaucoup impressionnée.

Localisation

L’atomium est situé… place de l’atomium (au nord-ouest de la vieille ville). Depuis le centre, il faut emprunter la ligne 6 du métro, direction Roi Baudouin / Koning Boudewijn et descendre à la station Heysel / Heizel. Le chemin est ensuite fléché… mais on voit de toute façon déjà l’atomium.

L’exposition universelle de 1958

C’est la première exposition universelle européenne de l’après-guerre. Les deux précédentes éditions ont eu lieu à New York en 1939-1940 et à Port-au-Prince en 1949-1950. Elle est initialement prévue en 1955 mais les tensions internationales puis le déclenchement de la guerre de Corée (1950-1953) retardent celle-ci jusqu’en 1958. Bruxelles est aussi, avec Luxembourg et Strasbourg, l’une des villes de la construction européenne, de la CECA (Communauté Européenne du Charbon et de l’Acier, instituée par le Traité de Paris en 1951) d’abord et de la CEE (Communauté économique européenne, créée en mars 1957 par le Traité de Rome).

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Le site choisi pour l’accueillir est le plateau du Heysel. Jusqu’au début du XXe siècle, c’est une zone rurale, peu peuplée. Il est situé à proximité du Château de Laeken, le principal lieu de résidence du monarque belge. Cet espace proche du centre historique mais peu urbanisé accueille les festivités du Centenaire de la Belgique en 1930. Il est aussi le site de l’Exposition universelle de 1935. Cette dernière avait accueilli plus de 20 millions de visiteurs et avait pour thème « Transports et colonisation ». Parmi les centaines de pavillons temporaires sont construits cinq palais de façon pérenne. L’objectif est d’en faire ensuite des lieux de foire et d’expositions. Ils seront réutilisés pour l’Exposition universelle de 1958.

Dans les années 1950, si la situation politique est tendue, l’économie européenne est en pleine croissance. Les Trente Glorieuses permettent une reconstruction plutôt rapide dans des régions ayant beaucoup souffert de la guerre. Les populations européennes bénéficient et soutiennent les industries locales et les progrès techniques et technologiques. L’Exposition universelle de 1958 veut montrer cette croissance et la confiance des populations. Son slogan est « bilan du monde, pour un monde plus humain ».

Dispute entre architecte et ingénieur

Un bâtiment emblématique de l’Expo 58 est prévu : il doit être un symbole de l’avancée technologique belge. En 1955, l’ingénieur Gustave Magnel conçoit un mât de télécommunications de 635m de haut : la tour du Heysel.

L’architecte Léon Stynen est chargé de la construction du projet mais la collaboration entre les deux est très compliquée. Un contre-projet est proposé par Stynen. Mais la mésentente entre Stynen et Magnel et le décès de ce dernier en 1955 mettent fin au projet de tour.

L’ingénieur André Waterkeyn travaille à la Fédération des industries métalliques belges et propose son projet pour la future Exposition universelle. Les compétences technologiques de la Belgique doivent être mises en valeur par une gigantesque reproduction d’un cristal élémentaire de fer. La construction est confiée aux architectes André et Jean Polak, les beaux-frères de Waterkeyn. Le nom d’Atomium vient de la contraction d’atome et d’aluminium car les sphères étaient recouvertes de plaques d’aluminium.

L’Atomium a une hauteur totale de 102 mètres et est composé de neuf sphères reliées entre elles par vingt tubes. Son poids total est de 250 tonnes. Les tubes ont un diamètre de 3,3m et une longueur maximum de 29m. Le tube central accueille l’ascenseur. Sa construction est une prouesse technique par rapport aux moyens disponibles à l’époque. Une interview de Frans Cools, chef de chantier pour la construction de l’Atomium est consultable sur La Libre Belgique.

En 1958, le souvenir des bombardements d’Hiroshima et de Nagasaki reste fort, le journaliste Suisse Fernand Gigon publie un livre, L’apocalypse de l’atome, résultat de ses enquêtes au Japon sur les séquelles et les traumatismes des Japonais. Le nucléaire civil est cependant vu comme l’énergie du futur, celle de la croissance économique, de la reconstruction et de la consommation. L’énergie nucléaire est considéréé comme une énergie illimitée, produite en France et, c’est ce que l’on pense à l’époque, sans rejet d’éléments polluants.

Reportage des Actualités Françaises en 1958 sur l’Expo 58

En six mois, 42 millions de visiteurs viennent découvrir l’Expo 58 dont 12 000 visiteurs chaque jour pour l’Atomium. Comme la Tour Eiffel, c’était une construction provisoire, devant être démontée à la fin de l’Exposition universelle. Mais il est rapidement très populaire et devient un symbole de Bruxelles et des compétences techniques belges.

Rénovation et aménagements

Dans les années 1990, l’Atomium a (mal) vieilli, cette construction temporaire supporte mal les années. Une rénovation et réhabilitation sont décidées. Après de nombreux débats, le projet est lancé en 2001, financé par l’État belge, la ville de Bruxelles et la région de Bruxelles-Capitale (pour un coût total de 27 millions d’euros). L’aluminium des sphères a été remplacé par de l’acier inoxydable, plus résistant.

L’espace intérieur est consacré à des expositions sur le bâtiment, l’exposition universelle de 1958 et à des expositions temporaires. Certaines sphères et tubes sont mis en lumière et en son.

Le restaurant panoramique

Il est installé dans la plus haute sphère, à 100 mètres de hauteur. Les plats avaient l’air délicieux mais leurs prix, plutôt élevés, nous ont dissuadé de déjeuner là-bas et nous nous sommes contentées d’une boisson. La vue sur Bruxelles est superbe et offre une belle perspective sur la capitale.

J’étais très contente de découvrir l’Atomium, de replonger dans les années 1950 et de voir Bruxelles d’en haut. Si vous passez par Bruxelles, je ne peux que vous recommander d’y aller mais il vaut mieux acheter son billet en ligne et réserver au restaurant car c’est un endroit très fréquenté.

Connaissiez-vous déjà ce monument et l’Expo 58 ?