Connaissez-vous la Route bleue ? C’est le surnom de l’ancienne Nationale 7 qui allait de Paris à Menton, en passant par Fontainebleau, Montargis, La Charité-sur-Loire, Nevers, Moulins, Montélimar, Aix-en-Provence et Nice. Nous avons passé notre première semaine de vacances dans une roulotte dans la petite ville de Pougues-les-Eaux, près de cette route mythique que chantait Charles Trenet en 1955.

Au milieu des vaches

Nos vacances nivernaises sont faciles à organiser mais cette fois-ci, la première semaine a été un peu plus compliquée. Nous avions d’abord prévu de la passer dans le Morvan mais nous avons dû changer nos plans pour venir dans ma région, à La Charité-sur-Loire. Nous avons trouvé un deuxième gîte… dont la réservation a été annulée car les travaux prévus par la propriétaire avaient pris du retard à cause du confinement et allaient commencer pendant notre séjour. Je cherchais donc un troisième gîte quand je suis tombée sur une annonce pour une roulotte. La place pour cinq personnes, avec une salle de bains et l’électricité ! Moi qui rêve depuis longtemps de découvrir des hébergements un peu plus insolites (tout en gardant un certain confort tant que les enfants sont petits) ! Les enfants étaient bien sûr enthousiastes.

La roulotte est à la campagne, entourée de prés où paissent de belles charolaises et leurs petits veaux. La raison de mes photos soudaines de vaches sur Instagram ! Si vous ne connaissez pas mon compte, allez le voir car j’y poste régulièrement des photos et en ce moment, je propose un abc des villes allemandes où nous sommes déjà allés.

L’intérieur de la roulotte est en bois et très bien conçu avec une alcove pour les parents et deux petits lits et un lit gigogne pour les enfants. Une petite cuisine, une petite salle de bains et des toilettes : tout à fait suffisant en été car nous avons mangé tous les jours dehors. C’était notre première expérience d’hébergement insolite et cette semaine a été très agréable.

Cette parenthèse au milieu des vaches et d’autres animaux, à manger toujours dehors (merci la météo parfaite) nous a fait beaucoup de bien… d’autant plus qu’il y avait une piscine. Les enfants avaient juste envie de profiter du grand jardin, d’admirer les vaches, de caresser les chats, de nourrir les poules et de sauter dans la piscine. Le programme nous convenait aussi tout à fait (sans la piscine pour moi) et j’ai l’impression que nous avons un peu compensé la sensation de manque d’espace des derniers mois.

Quelques balades agréables

Nous n’avons pas vraiment fait de tourisme cette première semaine, nous nous sommes juste baladés à La Charité-sur-Loire, à Nevers et bien sûr à Pougues-les-Eaux.

La Porte de Paris à Nevers (notre arc de Triomphe local)
La salle capitulaire du Prieuré de La Charité-sur-Loire

Pougues-les-Eaux est, comme son nom l’indique, une ancienne ville thermale. A la Renaissance, Pougues se développe grâce à la grande réputation de ses eaux. Jean Pidoux (1550-1610), médecin de Henri III puis de Henri IV, s’intéresse beaucoup aux qualités des eaux pouguoises et publie, entre autres, Vertu et usage des Fontaines de Pougues en Nivernois et administration de la douche (1597). Henri III puis Henri IV et Marie de Médicis viennent y prendre les eaux ou se les font envoyer. D’autres Grands du Royaume viennent pendant tout le Grand Siècle mais Louis XIV préfère se faire envoyer les eaux de Pougues à Versailles pour éviter la fatigue du voyage. A la fin du XVIIIe siècle, le prince de Conti vient aussi régulièrement prendre les eaux à Pougues-les-Eaux. La Révolution française interrompt la fréquentation pendant une cinquantaine d’années.

La seconde moitié du XIXe siècle et la première décennie du XXe siècle voient de nombreux curistes arriver, notamment grâce aux trains en provenance de Paris. De grands hôtels sont construits selon les standards de luxe de l’époque : le Splendid Hôtel, Le Grand Hôtel du Parc, etc. La Première Guerre mondiale met fin à la grande époque du thermalisme pouguois. Ce dernier reprend dans l’entre-deux-guerres mais la Seconde Guerre mondiale interrompt les activités et certains hôtels sont réquisitionnés par l’armée allemande puis, à la Libération, servent de centres d’accueil des déportés libérés des camps de concentration.

Les activités thermales recommencent timidement après-guerre mais sont définitivement abandonnées en 1971, l’embouteillage de l’eau de Pougues perdurant jusqu’en 1975. Le site est ensuite fermé et laissé à l’abandon avant de connaître une rénovation afin de devenir le Centre d’Art contemporain du Parc Saint-Léger dans lequel des expositions et des ateliers sont régulièrement organisés.

Entrée de l’ancien parc thermal, aujourd’hui parc Saint-Léger. A l’arrière, on voit l’ancien Grand Hôtel du Parc devenu depuis une résidence.
L’ancien établissement thermal Saint-Léger
L’ancien site d’embouteillage devenu depuis le Centre d’art contemporain
Sculpture de Xavier Veilhan, Sans-titre (L’île), 1991
Le Pavillon des Sources Saint-Léger et Saint-Léon

Vous connaissiez Pougues-les-Eaux et sa riche histoire liée au thermalisme ?

Pour voir de nombreuses photographies (cartes postales) d’époque, je vous recommande d’aller voir cette page consacrée à toutes les communes Saint-Léger en France.