Avez-vous déjà entendu parler de Ver-Vert (ou Vert-Vert ou Vairvert) ?
Ver-Vert était un perroquet recueilli par les sœurs du couvent de la Visitation de Nevers pendant la première moitié du XVIIIe siècle. Il était aimé, choyé et nourri par les Visitandines qui reportaient sur lui leur trop-plein d’amour et leur envie de prendre soin de quelqu’un.
Ver-Vert était un perroquet dévot, récitant les cantiques et même son bénédicité à chaque repas. Écoutant et participant aux leçons données aux jeunes novices, il acquérait les mêmes connaissances qu’elles et finit même par en savoir autant que les sœurs plus expérimentées. Ver-Vert écoutait attentivement la vie spirituelle du couvent.
Ver-Vert devint une célébrité locale dont tout Nevers parlait. Puis, sa notoriété atteint Moulins. On venait l’écouter disserter sur des thèmes religieux et réciter les saints textes qu’il connaissait par cœur. Mais Ver-Vert était aussi bien gras, repus des délicieux mets que lui offraient les sœurs du couvent. Le Couvent de la Visitation de Nantes entendit tellement parler de Ver-Vert qu’il demanda à ce qu’il vint y faire un séjour.
Le débat fut âpre parmi les Visitandines nivernaises qui ne pouvaient accepter de perdre, ne serait-ce que quelques semaines, leur Ver-Vert bien-aimé. Les mères supérieures décidèrent d’envoyer l’oiseau à Nantes pendant deux semaines. Il prit l’un des fréquents bateaux rejoignant l’embouchure de la Loire. Sur ce dernier, il côtoya des soldats, des prostituées et d’autres passagers, en plus des bateliers. Il les entendit parler, jurer et dire les pires blasphèmes. Ver-Vert resta silencieux, ne sachant que faire et que dire en pareille société.
Arrivé au couvent de Nantes, toutes les religieuses, impatientes, vinrent écouter dès le premier soir ce perroquet si pieux et si savant. Mais Ver-Vert ne connaissait plus que l’argot, les insultes et blasphèmes qu’il avait appris des bateliers, des prostituées et des soldats.
Le scandale fut horrible, les sœurs de Nantes voulurent le renvoyer immédiatement à Nevers et Ver-Vert reprit un bateau en direction de Nevers. Arrivé dans son premier couvent, il fut jugé, enchaîné à sa cage et échappa de peu à la peine de mort pour blasphème. Il fut finalement condamné à deux mois d’abstinence, trois mois de retraite et quatre de silence. Il redevint pieux et sérieux et retrouva ensuite ses habitudes nivernaises. Un jour, cependant, il s’effondra sur les friandises qui lui étaient offertes chaque jour et la mort vint le chercher là.
Ver-Vert est un long poème écrit par Jean-Baptiste Gresset en 1734 qui connaît un grand succès au XVIIIe siècle jusqu’au milieu du XIXe siècle. Il donne lieu à de nombreuses adaptations, reprises et œuvres iconographiques.
Vous connaissiez l’histoire de ce perroquet bavard et savant ?
La photographie d’illustration a été prise au Musée de la Loire à Cosne-sur-Loire.
Je ne connaissais pas cette légende ! Merci pour ce partage !
Avec plaisir !
C’est incroyable de découvrir (par une Franco-Allemande) la signification du nom de l’endroit de nos promenades avec ma soeur de Nevers. Question que nous nous sommes déjà posées! Merci de faire partager cette amusante histoire que je vais transmettre. Nous ne marcherons plus sur ce chemin de la même manière, tout enadmirant la Loire.
Bonsoir Simone,
Je suis contente de savoir que j’ai répondu à une question que vous vous posiez. Grâce à vous, j’ai découvert cette promenade et les photos que j’ai vues sur internet me donnent envie d’y aller quand nous reviendrons dans la Nièvre cet été.
A bientôt !
Merci pour cette histoire, évoquée ces derniers jours à Onzain, Loir et Cher, par des conférenciers à l’occasion d’une expo sur la Loire !
Je me suis permis de partager votre article sur la page facebook de l’association « les Rencontres d’Onzain ».
Cordialement
Merci beaucoup pour le partage ! Je viens de découvrir votre association : elle propose un très beau programme. Bonne continuation !