On peine à l’imaginer aujourd’hui mais l’accès à la ville de Hambourg était très réglementé jusqu’à la seconde moitié du XIXe siècle. Les fortifications entouraient, protégeaient et défendaient la ville. Au fil des siècles, elles se sont étendues afin d’inclure les nouveaux quartiers de la ville. Mais entre 1820 et 1837, les remparts sont finalement rasés et l’espace ainsi gagné est transformé en fossés remplis d’eau et en espaces verts.

Hambourg en 1813
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L’accès à la ville ne peut, malgré tout, se faire que par des portes, fermées la nuit : Millerntor, Dammtor, Steintor, Deichtor, Berliner Tor, Lübecker Tor, Brooktor et Sandtor. Avec la disparition des fortifications, les portes de la ville ont été remplacées par des espaces plus larges mais fermés pas des grilles et contrôlés (le passage est payant). A partir du coucher du soleil, le passage est interdit.

Hambourg en 1853
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La Millerntor était donc l’une de ces portes de ville, elle était notamment celle menant vers le quartier hors-les-murs de Sankt Pauli et vers la ville (alors indépendante de Hambourg) d’Altona.

La Millerntor en 1800
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Comme on le voit sur cette lithographie, deux petits pavillons, situés de part et d’autre du passage, abritaient les sentinelles surveillant et encaissant les promeneurs souhaitant rejoindre Hambourg. Ceux-ci ont été construits en 1819 selon les plans de l’architecte Carl Ludwig Wimmel. Passionné par l’architecture antique et le clacissisme, il donne à ces pavillons une allure de temple grec.

La Millerntor en 1820
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Aujourd’hui, seul le pavillon situé au nord de la place est toujours là… même s’il a été déplacé de trente mètres en 2004. En effet, il était beaucoup plus proche de la route et était régulièrement percuté par des voitures.

Depuis 2013, ce petit pavillon classique abrite le musée pour les histoires hambourgeoises (Museum für Hamburgische Geschichtchen) qui permet aux Hambourgeois, récents ou non, de témoigner oralement de leur vie à Hambourg.

L’espace est restreint à l’intérieur mais il est possible de s’installer là pour découvrir des expositions ou écouter les diverses enregistrements. Le contraste est saisissant en sortant de ce petit pavillon face au gigantisme des bâtiments à proximité. Imaginer cet endroit comme un lieu fermé, déserté à la nuit tombée alors qu’il est aujourd’hui à côté du Dom (la fête foraine de Hambourg) et d’un quartier très fréquenté comme Sankt Pauli, est difficile.