Les vacances hambourgeoises ont enfin commencé et j’ai donc cherché de nouvelles idées d’excursions. Nous n’étions encore jamais allés au musée allemand de la douane (Deutsches Zollmuseum), il était temps de découvrir le monde de la contrebande, des garde-frontières et bien plus encore.

Informations pratiques

Le musée est situé dans la Speicherstadt, Alter Wandrahm 16. La station de métro la plus proche est la U1 Meßberg. Le musée est ouvert du mardi au dimanche de 10h00 à 17h00. L’entrée coûte 2€ pour les adultes et est gratuite pour les moins de 18 ans. Les explications sont en allemand et en anglais. Des visites guidées sont proposées, pour enfants comme pour adultes. Des anniversaires pour enfants peuvent même y être organisés. Il faut contacter le musée à l’avance pour organiser la visite ou l’anniversaire.

Histoire du musée et du bâtiment

Le musée allemand de la douane a été inauguré en mai 1992. Il a été fondé à partir des collections du Reichszollmuseum créé en 1927 à Berlin (très endommagé pendant la Seconde Guerre mondiale), de celles d’un Zollmuseum de Köln et de celles du Steuermuseum (musée des impôts) de Brühl. L’équivalent français est à Bordeaux.

De 1874 jusqu’en 2013, le port de Hambourg était une zone franche. Il était délimité par le Zollkanal en direction de la vieille ville. L’île Wandrahm était bâtie, notamment de belles demeures bourgeoises. A l’emplacement du musée se trouvait le Kornhaus, un bâtiment de 1650, qui servait de grenier de céréales. Pour construire la Speicherstadt à partir de 1883, les habitants de Wandrahm sont expulsés et l’île est rasée.

Vue actuelle prise à l’angle de Dovenfleet et Wandrahmsteg. Source des photographies

Le Hauptzollamt St. Annen (bureau principal des douanes) est construit le long du Zollkanal et le bâtiment actuel du musée servait de bureau et d’entrepôt de la douane. Dans les années 1920, ce bureau est nommé « Zollamt Kornhausbrücke », du nom du pont voisin rappelant l’ancien grenier. En 1985, l’entrepôt cesse d’être utilisé et est ensuite choisi pour accueillir le futur musée.

Les collections permanentes

Un bâteau des garde-côtes est amarré devant le musée : sa visite est incluse dans le billet… mais je n’avais plus le temps de le visiter. Je ne pourrai donc pas vous en parler mais j’ai entendu d’autres visiteurs dire que c’était très intéressant.

Le rez-de-chaussée est consacré aux tâches actuelles des douaniers et au renouvellement de l’exercice de leur métier. En effet, les évolutions politiques de l’Allemagne et de l’Union européenne en matière de commerce, de frontières et de douanes ont des répercutions directes sur le travail des 39 000 employés des douanes allemandes.

On découvre l’inventivité et les moyens techniques des trafiquants pour cacher les produits de contrebande. Le moyen le plus inattendu est, selon moi, l’utilisation des noisettes et des amandes. Mais je vous laisse explorer leur imagination sans borne. Les douaniers doivent aussi avoir des connaissances poussées dans des domaines très variés, notamment sur la protection de la flore et de la faune à travers le monde.

L’étage est consacré à l’histoire de la douane, de l’Empire romain à nos jours. La démarche est très intéressante et c’est, il faut l’avouer, un thème que je connais mal. Les différentes étapes d’union douanière de l’Allemagne (Zollverein) sont bien expliquées, y compris leurs enjeux politiques. L’évolution du métier de douanier est aussi traitée.

Enfin, le rôle des douanes pendant le national-socialisme et en RDA est traité de façon très approfondie, sans cacher l’implication des services dans l’application des lois racistes ni la persécution des opposants.

Même si le thème peut sembler peu accessible pour des enfants, un réel effort est fait pour intéresser un jeune public (à partir de 7-8 ans). C’est un musée qui m’a beaucoup intéressée et dans lequel je reviendrai avec mes enfants. En effet, la douane est un sujet rarement abordé en famille alors qu’elle joue un rôle essentiel.

Bonne visite dans ce musée original !

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