Les deux premiers noëls de notre aîné, nous ne nous sommes pas posés la question de lui faire croire ou pas au père Noël. Il avait six mois puis un an et demi et était encore trop petit. Les cousins et cousines sont tous plus âgés que mes enfants. L’année d’après, nous avons hésité.

Nous ne sommes pas anti-père Noël, nous ne sommes pas opposés aux traditions mais nous étions mal à l’aise avec l’idée de confirmer avec notre autorité d’adultes, de parents, le fait de croire en quelqu’un que nous savons imaginaire. Nous ne voulions pas pour autant les priver de ce qu’on appelle la « magie » de Noël.

Que ça soit Saint-Nicolas ou Noël, les enfants connaissent les traditions françaises et allemandes et les suivent s’ils en ont envie. Les deux grands n’écrivent pas de lettre au père Noël. Je ne sais pas si c’est mignon de voir ses enfants écrire une lettre (parfois de tout leur cœur) et espérer une réponse qu’ils ne recevront pas (ou alors une réponse type).

Cette année, la petite a reçu une lettre du père Noël (mais je ne sais pas qui a écrit pour elle !). Les lettres sont expédiées depuis une petite ville vers Stade qui s’appelle Himmelpforten (« les portes du ciel » en français), rebaptisé chaque mois de décembre « Christkinddorf (« le village du petit Jésus »). C’est mignon, c’est une lettre type adressée à « Hallo, liebes Kind » (« Salut, cher enfant ») et dans laquelle le père Noël raconte comment il prépare sa tournée avec ses lutins et ses rennes.

Ils n’ont donc pas écrit de lettre mais se sont bien amusés à entourer, avec un code couleur précis (chaque enfant a une couleur attribuée), quasiment tous les jouets du catalogue avec des indications des jouets les plus souhaités.

La catapulte à schokobonbons ! Indispensable !

Nous sommes dans l’ambiance de Noël, même sans croire au père Noël. La petite écoute du lever au coucher ses chansons de Noël sur sa Toniebox depuis déjà plusieurs semaines. Nous avons décoré le sapin le 1er décembre et avons ressorti notre pyramide de Noël et préparé la couronne de l’Avent.

Nous lisons de beaux livres de Noël en français et en allemand et l’année prochaine, c’est décidé ! J’achète des pyjamas de Noël et des pulls (moches ?) de Noël pour toute la famille. Quelqu’un proteste ?

Nous avons expliqué à nos enfants que certains enfants croyaient à Saint-Nicolas et au père Noël, que c’était la décision de leurs parents et qu’il fallait la respecter. Mais j’avoue que je n’avais pas encore rappelé les consignes à ma cadette (fin septembre) quand elle est rentrée très fière de l’école en m’affirmant « Saint-Nicolas et le père Noël, ce sont les parents ! Les cadeaux aussi ! ». J’ai confirmé et n’ai pas voulu vérifier si elle avait informé toute sa classe ou pas.

J’entends beaucoup parler de la magie de Noël mais, pour moi, la vraie magie est d’être aimé par sa famille. La magie que mes enfants aient une très grande famille de mon côté comme du côté de leur papa, que leurs membres soient tous des personnes gentilles et bienveillantes ayant à cœur de faire plaisir à mes enfants en leur offrant des cadeaux qui leur plairont. Je trouve ça bien plus magique que le fait qu’un vieux bonhomme inconnu, omnipotent et omniscient, surveille les enfants pour décider s’il leur donnera ou pas des cadeaux. Puis la gratitude est importante. Remercier les personnes d’avoir passé du temps à réfléchir à un cadeau qui fasse plaisir, à le fabriquer ou à l’acheter n’est pas anodin et ne doit pas être négligé. C’est ce que je trouve dommage avec un père Noël qui s’accapare les mercis dits les étoiles dans les yeux.