Tout a commencé samedi. Dans la nuit, j’ai entendu la petite tousser et respirer fort, signe qu’elle avait le nez bouché. Un rhume en pleine canicule hambourgeoise ? Original ! Mais au réveil, nous étions clairement au-delà du simple rhume. Elle avait 38,5°, le nez vraiment pris et toussait régulièrement. Fièvre, toux et rhume… cela ressemble quand même aux symptômes du coronavirus chez les enfants !

J’ai donc téléphoné au 116 117, le numéro spécial d’Arztruf (service d’aide médicale) de la KVHH (Association des médecins conventionnés de Hambourg), accessible 24h/24 et 7 jours/7. Au téléphone, j’ai décrit les symptômes de ma fille et mon interlocutrice m’a signifié que ceux-ci pouvaient correspondre à ceux du covid19 et que l’on devait pratiquer un test. Pour cela, nous devions rester à la maison car un médecin viendrait pratiquer le test chez nous. En attendant, nous étions en quarantaine pour ne pas risquer de potentiellement contaminer d’autres personnes. J’ai téléphoné à 10 heures et, face à l’affluence de personnes devant être testées, ma fille a été testée vers 16 heures.

Au téléphone, j’avais précisé sa situation médicale et le fait qu’elle ait régulièrement des saignements de nez. Pour les bébés et les petits enfants, le test est de toute façon salivaire, ce qui est moins invasif et douloureux que le test nasal. Nous avons donc attendu, sans sortir, en jouant à la pâte à modeler et en écoutant de la musique. Entre temps, sa température s’était transformée en fièvre et avait dépassé les 39°.

Le test a été l’affaire de quelques secondes, la petite a été très courageuse… et notre quarantaine (Quarantäne en allemand) a officiellement commencé. Nous n’avions donc plus le droit de sortir de notre appartement et devions faire appel à des proches ou à une association pour faire les courses. Heureusement, nous avions fait les courses la veille et ma belle-famille nous a aidés.

Après le test, un document nous a été remis pour nous expliquer comment obtenir le résultat. En effet, chaque test est numéroté et il faut enusite se connecter sur la page de la Kassenärztlichen Vereinigung Hamburg. Les lignes en gras et en rouge ne laissent aucun doute : Corona-Testergebnisse (résultats des tests du coronavirus).

La page suivante permet de lire le résultat sur un document pdf daté du jour du test : une quinzaine de pages de numéros suivis de la mention « negativ » en noir ou « positiv » en rouge. Mon interlocutrice m’avait prévenue que le résultat ne serait pas disponible avant minimum 24 heures, et même probablement 48 heures. La quarantaine durerait jusqu’au résultat s’il était négatif et minimum deux semaines s’il était positif.

La page est actualisée deux à trois fois par jour avec les nouveaux résultats. Pour nous, la tension était palpable à chaque connexion. Entre temps, la petite se sentait bien mieux. Le lendemain, elle n’avait plus de fièvre mais seulement une température aux alentours de 38°, la toux avait presque disparu mais le rhume restait, lui, bien présent.

Deux jours après le test, le résultat de notre petite a été publié. NEGATIV ! Quel soulagement ! La perspective de rester enfermés deux semaines dans un appartement surchauffé ne m’enchantait guère… Mais un ami prof de maths a calculé le nombre de personnes différentes que lui, sa femme et leurs trois enfants côtoient chaque semaine, entre leurs emplois, les sorties, les courses, les écoles et les activités des enfants : minimum 1000 personnes par semaine ! Il est donc indispensable de respecter strictement cette quarantaine, qui, heureusement pour nous n’a duré que quelques jours. Le jour suivant, j’ai reçu un appel de la KVHH me demandant comment allait ma fille. En fait, elle va très bien, c’était juste un petit virus, comme les enfants ont régulièrement.

Je souhaite beaucoup de courage et de patience à tous ceux qui sont touchés directement ou indirectement par le coronavirus.

Photographie de couverture : une porte à Asmara (Érythrée)… bien plus intéressante qu’une photographie de ma porte d’entrée.