Le trajet entre Hambourg et la Nièvre est long en voiture. Nous faisons donc de préférence une étape d’une nuit en Belgique ou aux Pays-Bas. Nos critères de sélection sont simples : une ville moyenne avec un joli patrimoine et un hôtel ou une auberge de jeunesse ayant des chambres pour cinq personnes. En mars, nous nous sommes arrêtés au retour à Amersfoort : le premier critère a été plus que rempli.
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Le nom Amersfoort vient de « Amer », l’ancien nom du petit fleuve Eem et « foort » signifie gué. Dès le Moyen-Âge, Amersfoort est donc un lieu de passage pour les hommes et les marchandises et de commerce. La ville est mentionnée au XIe siècle pour la première fois et obtient le statut de ville (et les privilèges qui y sont liés) en 1259 par l’évêque Henri Ier de Vianden (officiant à Utrecht). La ville est protégée par une première enceinte fortifiée mais qui se révèle rapidement trop petite. Une seconde enceinte est construite entre 1380 et 1450.
La Koppelpoort a été construite entre 1380 et 1425, c’est une porte de ville qui permettait à la fois de surveiller l’accès par terre et par voie d’eau à la ville. Son nom vient du mot « coppel » qui signifie « commun » en vieux néerlandais : il s’agit donc de la porte de la ville commune aux deux voies d’accès. Des visites guidées sont proposées et permettent de voir les roues qui servaient à actionner la fermeture et l’ouverture de la porte.
Un clocher sans église
Le bâtiment le plus célèbre de la ville est probablement la tour Onze-Lieve-Vrouwetoren (tour Notre-Dame). Elle est construite au XVe siècle et reste le troisième clocher le plus haut des Pays-Bas (98,33 m jusqu’au coq de la girouette). En effet, cette tour était le clocher d’une église catholique. Après la Réforme, l’église est aussi utilisée pour stocker de la poudre et des munitions ou comme laboratoire pour fabriquer des grenades à main. Le 2 août 1787, à 11h30, les premières grenades explosent, ce qui déclenche d’autres explosions et un incendie. La poudre était heureusement entreposée dans une autre partie de l’église et l’incendie a été rapidement maîtrisé.
Le clocher avait été épargné et les murs extérieurs de l’église n’avaient pas été détruits par les explosions et l’incendie. La reconstruction de l’église sur ses ruines était faisable mais les discussions sur le coût ont duré plusieurs années. Finalement, en 1809, le Conseil de l’église a décidé de la faire raser, les murs ayant été entretemps beaucoup endommagé par les intempéries. Aujourd’hui, le dallage de couleur différente rappelle la présence de l’église.
Enfin, cet ancien clocher servait aussi de point de référence aux Pays-Bas pour mesurer les distances par triangulation (entre la fin du XVIIIe siècle et les années 1980). En effet, Amersfoort est plutôt au centre des Pays-Bas et le clocher forme un point surelevé et bien visible.
Un centre historique préservé
Le centre historique, entouré par l’Eem, a gardé sa structure et son architecture médiévales. La ville a subi un incendie en 1340 et les guerres du XVIe siècle mais est restée globalement protégée des destructions. Après la construction de la seconde enceinte fortifiée, les pierres de la première enceinte ont été réutilisées pour construire les maisons de la rue Muurhuizen. Cette dernière suit donc le tracé des premiers remparts de la ville.
La ville s’est développée et enrichie grâce à un pélerinage (une statue de la Vierge y aurait réalisé des miracles) et à son rôle de carrefour commercial. Mais, à partir du XVIe siècle, la difficile navigabilité de l’Eem et l’instabilité politique de la région entraînent le déclin de la ville. Une nouvelle activité se développe cependant entre le début du XVIIe et le début du XIXe siècles : la culture et la manufacture du tabac.
L’arrivée du chemin de fer dans la seconde moitié du XIXe siècle transforme Amersfoort en un centre ferroviaire sur les lignes Utrecht-Zwolle et Amsterdam-Apeldoorn. En lien avec cette bonne desserte, elle devient une ville de garnison. Amersfoort est aussi la ville natale du peintre Piet Mondrian (1872-1944) : sa maison a été transformée en musée (Mondriaanhuis).
En 1941, un ensemble de casernes de l’armée néerlandaise, au sud-ouest de la ville, est transformé en camp de concentration par l’occupant nazi. Les premiers prisonniers sont des communistes néerlandais. Entre 1941 et 1945, plus de 40 000 personnes y ont été enfermées, en majorité des Belges et des Néerlandais. C’était aussi un camp de transit pour les déportés juifs vers les camps d’extermination.
Notre découverte d’Amersfoort nous a beaucoup plu et nous avons apprécié de nous balader au hasard des rues, admirant les jolies maisons en briques et leur reflet dans les canaux. Amersfoort est une jolie étape où nous reviendrons avec plaisir.
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Quelle belle architecture!
Il règne une douceur de vivre, c’est ce que reflètent tes photos
C’est exactement ce que nous avons ressenti, une ville où il fait bon vivre. Nous y avons passé une excellente soirée.