Aujourd’hui, nous sommes le 22 janvier et ce jour joue un rôle important dans l’histoire contemporaine de la France et de l’Allemagne. En effet, c’est la journée franco-allemande, en commémoration de la signature du Traité de l’Élysée le 22 janvier 1963 par le chancelier Konrad Adenauer et le général de Gaulle.

Caricature Le mariage entre Michel et Marianne
(Die Hochzeit zwischen Michel und Marianne) de Klaus Pielert, 1962

Le Traité de l’Élysée

Le Traité sur la coopération franco-allemande (dit Traité de l’Élysée) a permis d’ancrer la réconciliation entre les deux pays et d’ouvrir une ère de coopération et d’amitié afin de ne plus jamais connaître l’horreur et la destruction de trois guerres en 70 ans entre ces deux pays. Il institue, entre la France et l’Allemagne, une concertation politique régulière entre les chefs d’État et de gouvernement, les ministres, les hauts fonctionnaires, les chefs d’État-major des armées et les responsables de la politique de la jeunesse, de la famille et de la culture. La coopération est renforcée par la création de l‘OFAJ, l’office franco-allemand pour la Jeunesse. De nombreuses instances franco-allemandes sont créées au fil des ans : le Conseil économique et financier, le Conseil pour l’Environnement, le Conseil culturel, etc.

Les principales étapes de l’amitié franco-allemande

Le 9 mai 1950, soit cinq ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale, Robert Schuman, le ministre français des Affaires Étrangères, fait une déclaration fondamentale. Il propose de créer une Communauté Européenne du Charbon et de l’Acier (CECA), les pays membres mettraient en commun leurs productions de charbon et d’acier, productions indispensables à la reconstruction et au développement de l’Europe. Une nouvelle guerre deviendrait ainsi « non seulement impensable, mais matériellement impossible ».

En juillet, 1962, le chancelier Konrad Adenauer est invité en voyage officiel en France et le 8 juillet, il assiste, en compagnie du général de Gaulle, à une messe solennelle pour la paix dans la cathédrale de Reims. Les deux dirigeants veulent montrer la voie vers la réconciliation et la paix entre leurs deux pays. Reims est aussi une ville symbolique : occupée par les Allemands pendant la guerre de 1870, ville martyre lors de la Première Guerre mondiale et lieu de reddition de l’armée allemande le 7 mai 1945.

Le 9 septembre 1962, de Gaulle est à Ludwigsburg, en RFA et tient, en allemand, un discours enthousiaste à la jeunesse allemande.

Ce discours (document en allemand suivie de la traduction en français) reste un moment fort de l’histoire franco-allemande et d’un point de vue personnel pour les jeunes Allemands y ayant assisté.

Un autre moment symbolique est celui de François Mitterrand et d’Helmut Kohl, main dans la main, le 22 septembre 1984 devant l’ossuaire de Douaumont. Il marque profondément les habitants des deux pays par l’émotion, la spontanéité et la simplicité de ce geste de paix en un lieu marqué par les batailles et les centaines de milliers de morts.

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Le 6 juin 2004, le chancelier Gerhard Schröder est invité par le président Chirac à Caen à la cérémonie commémorant le débarquement allié le 6 juin 1944. Son discours et son étreinte avec le président français sont aussi un symbole important de la réconciliation de deux pays ennemis et de la victoire de la paix.

Le 22 janvier 2019, le traité d’Aix-la-Chapelle est signé par la chancelière Angela Merkel et le président Emmanuel Macron. Il a pour but de compléter le Traité de l’Élysée et donne notamment lieu à la création d’une Assemblée parlementaire franco-allemande.

La réconciliation et l’amitié franco-allemande, même incomplètes et imparfaites, restent l’unique exemple dans le monde de la volonté des dirigeants et des habitants de deux pays de se pardonner les crimes des guerres précédentes et d’avancer main dans la main.