Si vous me suivez depuis quelques temps, vous savez déjà que l’histoire est une grande passion pour moi et que je m’efforce de la transmettre à mes enfants. Mes deux aînés ont cinq ans et demi et huit ans et demi et nous avons déjà abordé ensemble la Seconde Guerre mondiale et la Shoah, en adaptant bien sûr mes explications à leur âge.

Stolpersteine, Haynstraße, Hambourg

La première question posée par mes enfants l’a été à propos des Stolpersteine que l’on trouve, insérées dans les trottoirs de Hambourg et d’autres villes allemandes, mais aussi dans d’autres pays. Ces « pierres qui font trébucher » sont des pavés recouvert de laiton, enfoncés dans le sol et honorant la mémoire d’une victime du nazisme, déportée et tuée parce qu’elle était juive, rom, communiste, résistante, handicapée, homosexuelle ou témoin de Jéhovah. Elles sont posées devant leur ancien domicile.

Je cherchais un ouvrage pour mon aîné sur la Seconde Guerre mondiale quand j’ai entendu parler de cette bande dessinée, Les enfants de la Résistance. Le scénario est écrit par Vincent Dugomier et les dessins sont de Benoît Ers. J’ai acheté le premier volume « 1. Premières actions », publié en 2015 par la maison d’édition belge Le Lombard (10,95€). La bande dessinée est recommandée à partir de 9 ans. En tout, six volumes ont déjà été publiés.

Les héros de la série sont des enfants de treize ans (en 1940) : François et Eusèbe, habitant le petit village fictif de Pontain-l’Écluse, situé vraisemblablement en Côte d’Or, à une soixantaine de kilomètres au sud de la ligne de démarcation et Lisa, une jeune orpheline belge germanophone, abandonnée dans le village en pleine Débâcle.

Les sentiments mêlés de la population au moment de la défaite de l’armée française et de la signature de l’armistice le 22 juin 1940 sont bien montrés. Le maréchal Pétain est alors très populaire, il est le « vainqueur de Verdun », notamment pour les Français ayant combattu lors de la Première Guerre mondiale.

Les conséquences de l’occupation allemande dans une petite ville française sont aussi abordées, de façon claire et variée. On voit apparaître les différentes opinions dans la population, de la résignation face à la défaite et l’occupation allemande à la résistance.

Les enfants commencent alors à rédiger des messages de lutte, plus ou moins conscients des risques encourus mais heureux de l’effet produit sur certains villageois. Ils réfléchissent à des actes de résistance passive contre l’occupation allemande et l’exploitation économique de la France. La résistance allemande au nazisme est aussi évoquée.

Les dernières pages sont des pages plus didactiques abordant des thèmes liés au volume comme les témoignages d’enfants sur la guerre, la situation de la France au moment de l’armistice, l’exode des populations civiles, la Résistance en 1940 ou la question de savoir s’il y a eu des enfants dans la Résistance.

Mon fils et moi avons beaucoup apprécié ce premier volume et sommes impatients d’aller acheter les volumes suivants lors de nos prochaines vacances en France. Avec des enfants n’ayant pas encore de connaissances historiques approfondies sur la période, je recommanderai par contre de lire la bande dessinée ensemble, afin de pouvoir expliquer certains points et de pouvoir répondre directement aux questions qu’ils ne manqueront pas de se poser.

La maison d’édition Le Lombard propose un ensemble de dossiers pédagogiques pour les enseignants qui souhaiteraient exploiter la série en cours.

Vous connaissiez déjà cette série ? Vous avez d’autres titres à me recommander ?

Autre livre d’histoire pour enfants : Die Strasse, eine Bilderreise durch 100 Jahre