Après avoir découvert le beau château d’Anizy, nous sommes allés nous promener dans la petite ville de Moulins-Engilbert, située à 7 km à l’est de celui-ci. Elle est à mi-chemin entre Nevers et Autun et est l’une des portes du parc naturel du Morvan.

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Moulins-Engilbert en 1634 d’après la gravure du cartographe Christophe Tassin (trouvée ici)

Un site fortifié

Pendant l’Antiquité, Moulins-Engilbert est un camp romain situé sur le territoire des Éduens, un peuple gaulois allié de Rome. Il est à proximité de deux voies romaines se rejoignant à Autun, cité romaine devenue la capitale des Éduens, en remplacement de Bibracte, après la défaite d’Alésia.

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Le site de la ville est très intéressant car il comporte un petit éperon rocheux surplombant la confluence de deux rivières, le Garat et le Guignon. Au Moyen-Âge, une forteresse est édifiée sur cette petite hauteur à partir du Xe siècle et la ville s’entoure de remparts au XIVe siècle. Il semblerait que cette dernière ait connu plusieurs incendies et ait souffert des guerres de religion… mais les textes et les recherches archéologiques n’ont pas confirmé ces suppositions.

La ville comporte de belles maisons du XVe siècle et des promenades agréables le long de ses rivières mais les nuages de pluie ne nous ont pas laissé le temps de nous y promener comme nous le souhaitions.

Vue sur l’église Saint-Jean-Baptiste et la ville depuis le Vieux Château

Le Vieux Château

Le Vieux Château occupe un espace d’environ 5000 m², répartis entre une première partie, la basse-cour, et une seconde, la haute-cour. La porte sud est celle qui s’ouvre directement sur le village et était défendue par deux herses, des meurtrières et une grande porte en bois. La basse-cour devait être assez grande pour accueillir la population et ses animaux en cas de danger. Ici, elle était aussi composée d’une chapelle et d’un grand bâtiment rectangulaire avec des écuries au rez-de-chaussée et une grande salle à l’étage.

La basse-cour avec vue sur le donjon protégeant l’accès à la haute-cour

Les XIV et XVe siècles voient le château de Moulins-Engilbert jouer un rôle régional d’importance. En pleine guerre de Cent Ans, il a une localisation stratégique, sur une route contrôlée par le duc de Bourgogne, entre la Loire et la Saône. C’est ici que Bonne d’Artois, comtesse de Nevers, épouse en 1424 Philippe III de Bourgogne, dit Philippe le Bon, duc de Bourgogne et seigneur des Pays-Bas bourguignons et qui se qualifie lui-même de Grand duc d’Occident.

Le château est peu à peu abandonné à partir de la fin du XVIe siècle, des maisons sont adossées aux remparts et la basse-cour sert de verger à partir du XVIIIe siècle. La haute-cour est en partie comblée et l’on ne peut aujourd’hui qu’imaginer sa splendeur passée.

L’association « Les amis du Vieux Château » s’engage pour protéger et restaurer le château. Vous pouvez les soutenir et adhérer en suivant ce lien.

La ville de la vache charolaise

Moulins-Engilbert est aussi la ville où se trouve un marché aux bestiaux renommé pour la vente de vaches charolaises et d’ovins. Cette vente se fait dans un marché au cadran, c’est-à-dire que chaque acheteur (national et même international, dont beaucoup d’Allemands) est assis à un petit pupitre et peut participer aux enchères en suivant toutes les informations sur les animaux en vente sur l’écran géant (le cadran) et en observant les animaux.

Photographie publiée ici

La ville accueille aussi l’écomusée de l’élevage et du Charolais. Il est possible de faire une visite guidée de l’écomusée et du marché au cadran. Nous n’avons malheureusement pas pu le faire (nous sommes venus un lundi, jour de fermeture) mais c’est une visite qui m’intéresserait beaucoup.

Cette première découverte de Moulins-Engilbert nous a bien plu et j’espère que nous reviendrons l’été prochain pour découvrir la ville sous le soleil et visiter l’écomusée et le prieuré de Commagny (XIIe siècle).