Je participe de nouveau au rv #HistoiresExpatriées, organisé par le blog L’occhio di Lucie. Ce thème, la nature et mon pays, a été proposé par la marraine du mois de juin, Aurore, du blog On my tree.

La nature et mon pays est un thème parfait quand on vit en Allemagne, pays qui a la réputation d’être à la pointe de la lutte contre la pollution et de la protection de l’environnement.

La nature, un enjeu politique

Quiconque est allé en Allemagne en échange scolaire s’est un jour retrouvé face à cinq ou six poubelles différentes, mystère insondable que l’on a affronté, perplexe, le trognon de pomme à la main. C’était une des choses qui nous avait le plus marqué pendant l’échange car c’était complètement inconnu en France. En 1996, Poitiers (où j’habitais à l’époque) communiquait sur sa place pionnière en France dans le tri sélectif alors que ce dernier était entré dans les mœurs depuis déjà plusieurs années en Allemagne. Ici, le tri sélectif fait partie de notre quotidien : dans notre cuisine, nous avons donc une poubelle pour le papier, une pour le verre consigné (à rapporter au supermarché), une pour le verre non consigné (que l’on jettera ensuite dans les différents conteneurs : verre vert, verre marron et verre blanc), une pour les déchets recyclables et une pour le reste. N’ayant pas de jardin, nous n’avons pas de poubelle à compost. Le tri sélectif se retrouve partout en Allemagne : chez les particuliers, dans les gares et les trains, dans les salles de classe, etc.

Lors des dernières élections européennes, les Verts (Büdnis 90 / die Grünen) sont arrivés en deuxième position (20% des voix) derrière les chrétiens-démocrates. Le mouvement écologiste existe en Allemagne depuis les années 1960, avec une implication grandissante en politique à partir des années 1970. La protection de l’environnement relève aussi des autres partis politiques. La chancelière, Angela Merkel, issue pourtant de la démocratie chrétienne s’est engagée en mars 2011 à faire sortir l’Allemagne définitivement du nucléaire en 2022. L’objectif est alors de développer les énergies renouvelables afin qu’elles couvrent 35 % des besoins en électricité d’ici à 2020. Actuellement, le programme d’arrêt des centrales nucléaires est poursuivi, le nucléaire ne couvre plus que 13,1 % de la consommation d’électricité, contre 14,1 % en 2015. Les énergies renouvelables sont, quant à elles, devenues la première source d’électricité du pays et couvrent actuellement presque un tiers de la consommation d’énergie.

L’éducation à la protection de l’environnement dès le plus jeune âge

Beaucoup de crèches allemandes ont un programme d’éducation à la nature et à la protection de l’environnement. Dans la crèche de nos filles (de 1 à 6 ans), les enfants sortent chaque jour dans le jardin, cultivent le potager, vont faire le marché et participent régulièrement à des projets liés à la nature. Deux fois par an, en été et en automne, le groupe des 3-5 ans a une Waldwoche, c’est-à-dire une semaine en forêt. Ils vont tous les matins en forêt pour observer, tester, escalader, creuser, cueillir, ramasser, etc. Les enfants adorent.

Une fois par an, les crèches et les écoles hambourgeoises volontaires participent en mars à l’opération « Hamburg räumt auf » (« Hambourg fait le ménage »). Les enfants reçoivent des gants et des sacs poubelles et vont ramasser (sous la surveillance des adultes bien sûr) les déchets qui traînent dans les rues avoisinantes. La gloire suprême est d’avoir le plus gros tas de sacs poubelles remplis et les enfants sont très fiers d’avoir nettoyé les rues de leur quartier. Mes deux aînés nous ont montré le week-end suivant quelles rues et quels chemins ils avaient nettoyés.

Mon aîné est inscrit au projet environnement de son école. Avec l’enseignant responsable du groupe, ils ont construit un hôtel pour insectes (Insektenhaus), cultivent le potager de l’école, font l’inventaire des insectes vivant dans la cour de l’école, élèvent des chenilles (ce que nous avons aussi fait à la maison), etc. Ils sont allés visiter une déchetterie et ont mené divers ateliers de réflexion, notamment sur les possibilités de réduire notre consommation de plastique.

Cette affiche dans le métro a beaucoup interpellé mon fils. Il y a un jeu de mots car « ich habe die Nase voll » signifie « j’en ai plein le nez » et sur l’affiche, il est écrit, « nous en avons plein le museau » (ce qui peut aussi se dire mais est plutôt familier).

Des paysages superbes

L’Allemagne possède des paysages grandioses et variés, entre littoral, plaines, plateaux et montagnes. Ceux-ci ont inspiré de nombreux artistes, comme Caspar David Friedrich au XIXe siècle dont les deux chefs d’œuvre suivants peuvent être admirés à la Kunsthalle de Hambourg. .

Wanderer über dem Nebelmeer / Le voyageur contemplant une mer de nuages, 1817
Das Eismeer / La mer de glace, 1823-1824

Parmi les sites allemands classés au Patrimoine mondial de l’UNESCO, on compte trois sites naturels :

  • les forêts primaires et anciennes de hêtres des Carpates et d’autres régions d’Europe (Mecklembourg-Poméranie-Occidentale),
  • le site fossilifère de Messel (Hesse),
  • la mer des Wadden (mer du Nord).

Dans tout le pays, il y a aussi d’innombrables espaces naturels protégés (Naturschutzgebiete) dans lesquelles des sentiers (souvent adaptés aux poussettes et aux fauteuils roulants) permettent de faire de belles balades. Et bien sûr aussi de très nombreux guides pour les découvrir !

Parmi les régions allemandes avec des paysages naturels grandioses, nous avons un faible pour la Bavière (photo de couverture), notamment la région de Berchtesgaden.

Et vous ? Comment est-ce dans votre pays ou votre région en France ?

Un petit tour du monde des participations ce mois-ci :

Le Québec

La Nouvelle-Zélande

L’Italie

Un peu d’Italie, un peu de Londres, un peu de Costa Rica et un peu de Floride

Le Sénégal

Le Japon

Hong-Kong

Le Sri Lanka et la Finlande

Entre le Cambodge, la France, Madagascar et Londres

L’Argentine

Le Royaume-Uni

Le Canada (Manitoba)

L’ouest du Canada

L’Angleterre