b. Lieux et monuments

Ne pouvant actuellement faire de longs voyages, j’ai eu envie de me remémorer les quatre voyages les plus marquants que j’ai faits avant d’avoir des enfants. Je suis allée à deux reprises en Géorgie, en juillet 2007 et en mars 2010.

  1. Le Liban
  2. La Malaisie
  3. L’Érythrée
  4. La Géorgie (histoire et gastronomie)
Source

La Kakhétie

La Kahétie est la grande région à l’est de la Géorgie, à la frontière avec la Russie (au niveau de la Tchétchénie et du Daghestan) et l’Azerbaïdjan. C’est la région historique du vin géorgien et c’est celle où j’ai été accueillie pour mon premier séjour. Je logeais dans une famille et participais à un projet en tant que bénévole. C’est dans cette famille que j’ai découvert la gastronomie géorgienne mais aussi les chansons traditionnelles (la chanson Suliko par exemple) et les chants polyphoniques féminins.

Telavi est la capitale de la Kakhétie, comme elle le fut déjà du Xe au XIIe siècle pour le royaume de Kakhétie. Elle retrouve un rôle de premier plan au XVIIIe siècle, sous le règne du roi Irakli II.

Batonis Tshike est un château royal datant des XVIIe et XVIIIe siècles. La partie la plus ancienne, construite pour le roi Irakli II, montre une influence perse. Il accueille un musée archéologique très intéressant (mais à la muséographie assez datée lors de ma visite).

Le monastère orthodoxe d’Alaverdi est situé à une centaine de kilomètres au nord-est de Tbilissi, en direction de Telavi. Ce serait un moine assyrien, originaire d’Antioche, qui aurait fondé le monastère au VIe siècle. Au XIe siècle, le roi Kviriké III de Kakhétie fait construire la cathédrale et en fait un lieu de sépulture pour les rois de Kakhétie. La cathédrale atteint une hauteur de 53 mètres et a longtemps été le bâtiment le plus haut de Géorgie. Le complexe monastique est situé en pleine campagne et trône ainsi majestueusement.

Les fresques sont magnifiques, notamment celle de Saint Georges terrassant le dragon, malgré les dommages subis (dont la volonté de les recouvrir de badigeons au XIXe siècle).

L’église fortifiée de Gremi est la seule trace de la capitale royale fondée au XVIe siècle par le roi Lévan Ier de Kakhétie et rasée en 1615 par le shah Abbas Ier le Grand. L’église des Archanges a gardé des fresques du XVIe siècle.

Le village de Tsinandali est à la fois la résidence de la famille princière Tchavtchavadze et un centre de production viticole. Alexandre Tchavtchavadze est un écrivain géorgien du XIXe siècle, considéré comme le père du mouvement romantique en Géorgie. Il est aussi célèbre pour avoir modernisé la production et la conservation du vin de Kakhétie.

Sighnaghi est une petite ville qui a connu un programme de restauration assez intensif pour en faire un centre touristique et la ville du mariage pour les Géorgiens. La ville est très jolie… mais peut-être un peu trop parfaite.

Le monastère de David Garedja a été fondé au début du VIe siècle. Il est situé dans un paysage de steppe, à la frontière avec l’Azerbaïdjan. Les moines se sont installés dans un endroit inhabité et ont utilisé les grottes présentes pour en faire leurs premières chambres. Des bâtiments et une muraille protectrice ont ensuite été construits. A l’écart de ce premier ensemble se trouvent des chapelles dont certaines abritent des fresques du XIe siècle.

Ananouri

C’est une forteresse médiévale, construite à partir du XIIe siècle et située sur la route militaire géorgienne (à 70 km au nord de Tbilissi et à 100 km de la frontière avec la Russie). Cette forteresse protège un monastère accueillant deux églises. Des fresques du Moyen-Âge sont encore visibles malgré les destructions des derniers siècles.

Nous étions à Ananuri quelques heures avant le canular télévisé dont j’ai parlé dans le premier article consacré à la Géorgie et c’était l’un des arguments qui me faisait douter. Comment aurions-nous pu être à 100km de la Russie, sur la route reliant directement Tbilissi à son voisin sans avoir entendu parler de mouvements des troupes ?

Mtskheta

Mtskheta est située à une vingtaine de kilomètres au nord-est de Tbilissi. Elle fut la capitale du royaume d’Ibérie (IIIe siècle avant JC – Ve siècle) et serait aussi le berceau de la christianisation de la Géorgie au IVe siècle par Sainte Nino.

La cathédrale porte le nom de Svétitskhovéli, ce qui signifie « pilier qui donne la vie ». La légende dit qu’Hélios, un juif vivant à Mtskheta au Ier siècle, avait rapporté de Jérusalem la Tunique du Christ. Quand sa sœur, Sidonie, prit la tunique dans ses mains, elle mourut de l’émotion ressentie. Il fut ensuite impossible de reprendre la tunique et Sidonie fut donc enterrée avec. Par la suite, un cèdre pousse sur la tombe. Au IVe siècle, après s’être converti au christianisme, le roi Mirian III d’Ibérie fait construire une première église à l’emplacement supposé de la tombe de Sainte Sidonie. Il est guidé par Sainte Nino, l’évangélisatrice de la Géorgie, qui demande au cèdre sacré de soutenir la construction de cette première église en bois. Le cèdre, devenu pilier de l’église, redevient vivant et produit une huile miraculeuse et guérisseuse. Une deuxième église est reconstruite au Ve siècle, puis une troisième au XIe siècle. C’est celle qui existe toujours. Les siècles l’ont endommagée et les fresques ont notamment été recouvertes à la chaux pour la plupart dans les années 1960.

Tbilissi

La capitale de la Géorgie est une très belle ville qui a su garder un patrimoine varié. Selon la légende, au Ve siècle, le roi d’Ibérie, Vaktang Ier, chassait souvent au faucon. Depuis son palais de Mtskheta, il aimait rejoindre une région boisée située au sud-ouest de la ville. Un jour, son faucon attrapa un autre oiseau mais les deux tombèrent ensuite dans une source d’eau chaude dont la présence convaint le roi de fonder une ville, Tbilissi (d »après tpili = chaud en géorgien).

En réalité, le site était déjà occupé depuis plusieurs millénaires et Vaktang est plus probablement le roi qui fit agrandir la forteresse de la ville de Tbilissi. Au VIe siècle, le statut de capitale est transféré de Mtskheta à Tbilissi. L’histoire de Tbilissi, comme celle de la Géorgie, est ponctuée par les conflits avec ses grands voisins (la Perse, l’empire seldjoukide, l’empire ottoman, l’empire russe). Elle est aussi une étape sur les routes de la Soie.

Tbilissi est une ville à la rencontre de plusieurs influences culturelles, de plusieurs religions, entre l’Europe et l’Orient. On le retrouve dans son architecture et ses monuments.

La forteresse de Narikala

Je suis aussi allée à Gori et à Batoumi mais je ne retrouve pas de photos. Batoumi est une ville portuaire située sur la Mer Noire, à quelques kilomètres de la frontière avec la Turquie. J’ai le souvenir d’une jolie station balnéaire.

Gori est la ville natale de Staline et lors de mon séjour en 2007, il y avait encore une grande statue de lui devant l’Hôtel de Ville. Celle-ci a enfin été déboulonnée en juin 2010. J’y avais aussi visité le musée Joseph-Staline… qui n’avait pas connu la politique de déstalinisation entamée par Khrouchtchev en 1956. C’était très perturbant de visiter un musée à la gloire de Staline.

Staline reste, pour beaucoup de Géorgiens, un grand homme qui a dirigé l’URSS pendant la Seconde Guerre mondiale et fait barrage à Hitler. Il est aussi le Géorgien le plus connu. Lors du déboulonnage de sa statue, de nombreux habitants de Gori ont protesté et réclamé le retour de la statue.

Décoration à l’avant d’une camionnette…

Mes deux séjours en Géorgie m’ont beaucoup plu et j’aimerais revenir dans ce pays, continuer à le découvrir, à explorer son histoire et sa culture si riches. C’est, à tort, un pays méconnu en France. J’espère que les prochaines décennies lui apporteront la paix et la stabilité.

Êtes-vous déjà allés en Géorgie ?