Voila ! Nous y sommes ! Après un mois et demi de lockdown light, nous passons à un hart lockdown, dénommé aussi shutdown (en allemand dans le texte…).

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Les nouvelles règles

Le lockdown light a donc échoué. La courbe des cas a connu une baisse mais mesurée dans le temps et l’efficacité. L’incidence nationale est aujourd’hui de 180 cas / 100 000 habitants / 7 jours. Angela Merkel avait demandé, dans un discours très remarqué, aux députés du Bundesländer et aux ministres-présidents d’accepter la mise en place de mesures plus drastiques dans la lutte contre la pandémie. Celles-ci sont entrées hier en vigueur et le resteront jusqu’au 10 janvier 2021. Elles seront prolongées ou modifiées selon les résultats.

Données du coronavirus à Hambourg

Comme c’était déjà le cas, cinq personnes (les enfants de moins de 14 ans ne sont pas comptabilisés) peuvent se retrouver à condition qu’elles ne proviennent que de deux foyers. Pour Noël (du 24 au 26), il sera possible pour un foyer d’inviter quatre personnes de sa famille (les enfants de moins de 14 ans ne sont pas comptabilisés). Les messes de Noël ne seront accessibles que pour les personnes qui se seront pré-inscrites en ligne. Nous restons donc sur notre idée de fêter Noël en Bavière avec l’arrière-grand-père ou de le fêter tous les cinq à Hambourg.

Depuis hier, tous les magasins non essentiels sont fermés. La vente à emporter et la livraison à domicile restent autorisées pour les restaurants et le « click & collect » s’est aussi développé, notamment pour les magasins de jouets. La Saint-Sylvestre sera beaucoup plus calme cette année car la vente de pétards et de feux d’artifice est interdite. On n’entendra donc pas les fusées, les petites et plus grandes explosions, le crépitement des lumières. Les rues ne seront pas dans un état apocalyptique le premier janvier…

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Le gouvernement allemand a fait appel au civisme des Allemands en leur demandant de ne pas mettre leurs enfants à l’école à partir du 16 décembre (les vacances devaient commencer le 18 au soir à Hambourg). La rentrée, prévue le 5 janvier, a été repoussée au 11 janvier. Les élèves sont donc passés en cours à distance. Les parents qui ont besoin d’un mode de garde pour les enfants peuvent les envoyer à l’école, il n’est pas demandé d’être systemrelevant, c’est-à-dire que les deux parents travaillent dans un domaine professionnel indispensable, pour y avoir droit. La règle s’applique aussi aux crèches. Le télé-travail est encore plus encouragé. Dans notre optique de pouvoir partir en Bavière sans risque de contaminer le grand-père, les enfants sont donc depuis hier avec moi à la maison. Dans la classe de mon aîné et de ma cadette, seuls trois-quatre enfants viendront cette semaine à l’école. A la crèche, la moitié des enfants est a priori présente.

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Vidéoconférence, pâte à modeler et exercices en autonomie

J’ai donc travaillé hier (enfin essayé) depuis la maison. Notre intranet a bien sûr eu des ratés, il est fragile et refuse de fonctionner si trop de personnes se connectent en même temps. J’ai organisé une vidéoconférence… dont j’ai régulièrement disparu car ma connexion internet n’était pas bonne le matin. Pendant ce temps, la cadette faisait des exercices de maths en autonomie dans son cahier d’exercices, le grand s’était connecté à la page d’exercices de grammaire envoyée par sa maîtresse et la petite était motivée par la réalisation de gâteaux en pâte à modeler. En fait, j’ai loupé une bonne moitié de la conférence, entre les minutes pendant lesquelles j’essayais désespéremment d’entrer de nouveau dans la salle virtuelle et celles consacrées à l’arbitrage d’un obscur différent entre les deux grands ou le passage à l’activité coloriage pour la petite.

Cela m’a rappelé le printemps et cette fatigue de devoir travailler tout en faisant travailler les enfants. Heureusement, je ne travaille pas le vendredi et vais donc pouvoir abréger cet après-midi ce périlleux exercice.

Les enfants ont bien compris les raisons pour lesquelles ils restaient à la maison mais ne s’en réjouissent pas. Ils espèrent revoir dans moins d’un mois leurs amis et leurs maîtresses mais je sens que le stress et l’inquiétude sont bien présents. La cadette pleure assez fréquemment au moment du coucher et le grand y pense beaucoup et s’inquiète pour ses grands-parents et arrières-grands-parents. Je ne sais ce que la petite en comprend mais elle prend soin de tout le monde, répète toute la journée « bisou bisou » et fait le clown pour faire rire son public, notamment en faisant des dabs, comme son grand frère lui a appris.

Ils sont mignons ensemble. Le grand l’interroge en allemand sur les différentes parties du corps et la petite me montre ensuite ses pieds, ses mains, ses cheveux, etc. et je dois les nommer en français. La cadette lui apprend des chorégraphies et l’entraîne patiemment à faire des puzzles. Le calendrier de l’Avent (réalisé en grande partie grâce à des achats sur Vinted) leur plaît beaucoup. Hier, c’était un hamburger au crochet qui est venu compléter le hot dog qu’ils avaient eu quelques jours auparavant.

Avec en arrière-plan ma bouilloire Moulinex que j’ai depuis… vingt ans !

En ces temps différents, je vous souhaite de bonnes vacances de Noël et de bonnes fêtes de fin d’année, en espérant que celles-ci vous apportent joie et réconfort.

Photographie de couverture : Le Botanischer Sondergarten Wandsbek à Hambourg