Pendant nos vacances dans la Nièvre, nous sommes allés un après-midi à Varzy. Je connaissais déjà cette petite ville pour l’avoir traversée, en allant à Clamecy. Le puits couvert situé à l’angle de la N151 et de la rue de Vézelay m’avait permis d’entr’apercevoir les beautés médiévales du lieu mais nous souhaitions découvrir le centre historique et son château et ce fut notre coup de cœur des vacances.

Le musée Auguste Grasset

Nous sommes d’abord partis à la découverte de ce musée, situé à côté du Château épiscopal de la ville. Auguste Grasset (1799-1879) était un notable nivernais, originaire de La Charité-sur-Loire où il exerce d’abord la profession de receveur des contributions. En 1822, il commence à collectionner divers objets, selon la mode du cabinet de curiosités de l’époque. Sa collection éclectique est régulièrement enrichie par les envois de son frère, Edouard Grasset, ami et secrétaire de l’indépendantiste grec Aléxandros Mavrokordátos et parti en Grèce soutenir la cause philhellène. Des amis, comme Prosper Mérimé, le baron Taylor ou le colonel Fabvier, lui envoient des objets précieux depuis leurs différents séjours en Grèce, en Italie, dans l’empire Ottoman, etc.

On y voit donc à la fois des momies égyptiennes, des céramiques grecques, des fourmis brésiliennes habilées en danseuses, des parures du Pacifique-Sud, des sculptures médiévales, de la faïence révolutionnaire de Nevers, des tableaux, etc. La visite est très intéressante, tant pour la richesse et la variété des objets présentés que pour l’idée que l’on se faisait d’un cabinet de curiosités au XIXe siècle.

Une assiette révolutionnaire en faïence de Nevers

Le Salon de Musique est une pièce close plongée dans une semi-obscurité où l’on peut observer tout un ensemble d’instruments de musique anciens, locaux comme plus lointains, connus comme complètement inconnus. Le son et lumière permet d’en apprendre plus sur l’histoire de ces instruments mais aussi de les entendre, l’un après l’autre. La muséographie est très bien faite et tout à fait adaptée pour les enfants comme pour les adultes.

Le centre historique

En sortant du musée, nous avons longé le château, qui est aussi la mairie, pour aller nous promener dans cette jolie ville. J’ai trouvé la plupart des informations historiques dans une brochure éditée par l’office de tourisme Clamecy Haut Nivernais (lien ci-dessous pour la télécharger).

Les armes de la ville de Varzy surmontées de la tiare papale

La rue de l’Hôtel de Ville s’appelait avant la fin du XIXe siècle la rue Traîne-Boyaux… car c’était la rue qui menait aux bouchers avant la construction de l’abattoir municipal en 1860.

Angle rue de l’Hôtel de Ville et rue Emile Boisseau
On aperçoit l’église Saint-Pierre.

La petite rue des Lods m’a intriguée… ce qui fut une bonne chose car l’on y découvre l’Hôtel des Gouverneurs (XVIe siècle)… ou plus exactement ce qu’il en reste.

En poursuivant notre promenade, nous arrivons à la Place du Marché et à l’église Saint-Pierre. Devant celle-ci trône une statue en bronze rendrant hommage à André Dupin, dit Dupin aîné (1783-1865). Avocat, magistrat et homme politique français né à Varzy, Dupin aîné eut un rôle politique très important pendant la monarchie de Juillet. Plutôt libéral en début de carrière, il siège avec les conservateurs dans l’Assemblée constituante de 1848. Il ne proteste pas contre le coup d’Etat du 2 décembre 1851 de Louis-Napoléon Bonaparte et accepte même de devenir sénateur du Second Empire en 1857. Il s’oppose aux républicains nivernais, très surveillés par une administration impériale inquiète dans une Nièvre rouge, notamment à Clamecy.

Nous n’avons malheureusement pas pu rentrer dans l’église Saint-Pierre, bâtiment gothique datant du XIIIe siècle. Elle a dû être fermée au public à cause de dégradations. Nous l’avons donc longée et pris ensuite la rue du 11 novembre 1918.

Dans cette rue, on y découvre l’ancienne Ecole normale d’instituteurs de la Nièvre. Le bâtiment servit aussi d’hôpital temporaire pendant la Première Guerre mondiale puis de caserne à la Wehrmacht, avant de devenir un centre d’apprentissage puis un lycée professionnel. Les anciens abattoirs, avec leurs têtes de vaches sculptées, sont quant à eux devenus un lycée horticole.

Les anciens abattoirs, aujourd’hui un collège-lycée horticole

Nous sommes ensuite revenus vers la Place du Marché avant de prendre la rue Delangle. Ce bâtiment m’a beaucoup intriguée car je lui trouvais une allure d’hôtel de ville… tout en sachant que ce n’était pas le cas. Malgré la présence de Marianne et des drapeaux français, il s’agit de l’ancienne halle de la ville devenue après la Seconde Guerre mondiale un cinéma et depuis 1988 la salle des loisirs de la ville.

La pluie devenant de plus en plus menaçante, nous avons dû abréger notre découverte de Varzy… après être passés à la boucherie un peu plus loin (de très bonne qualité d’ailleurs).

Varzy a été notre coup de foudre des vacances nivernaises. L’histoire riche et mouvementée de la ville, son patrimoine de différentes époques et l’ambiance un peu mélancolique (liée aussi à la pluie menaçante) nous a donné très envie de revenir. Il y d’autres rues et bâtiments que nous n’avons pas pu voir et j’espère que nous pourrons y remédier en octobre.

En ce 31 août, je souhaite une très bonne rentrée à tous les enseignants et élèves !