Ce mois-ci, ma petite en or a eu trois ans. Trois ans contrastés, entre grands bonheurs et grande tristesse.

Trois ans d’innombrables rendez-vous médicaux et d’examens variés pendant lesquels elle pleurait et se débattait, pendant lesquels il fallait parfois être à deux adultes pour réussir à la maintenir. Trois ans à attendre, comme l’a si bien raconté Charlotte, surtout pendant les hospitalisations, heureusement peu nombreuses. Trois ans à l’accompagner à ses thérapies, plusieurs fois par semaine.

Trois ans à se réjouir de tous ses progrès, à admirer sa volonté d’acier. Trois ans à la voir refaire des mouvements jusqu’à ce qu’elle atteigne et maîtrise le but qu’elle s’était fixé. Trois ans à la voir tout observer, surtout son frère et sa sœur et à les imiter dès qu’elle se sent prête.

Deux ans et demi d’errance. Une première année de Charybde en Scylla. Deux ans et demi de craintes, de doutes, d’angoisse. Six mois de diagnostic douloureux, glas de nos espérances que tout rentre dans l’ordre, comme par magie. Mais aussi six mois de soulagement, savoir qu’on a eu raison dès sa naissance et surtout qu’on a pris les bonnes décisions. Six mois avec ce sentiment d’être arrivés, certes à une autre destination que celle que nous avions envisagée, et de pouvoir désormais, tous les cinq, construire notre futur.

Trois ans avec une petite fille qui illumine nos vies, qui fait le bonheur de sa sœur, de son frère et de ses parents. Une petite fille qui commence sa journée par faire des câlins à tous, qui rit, qui a ses blagues préférées. Une petite fille d’une empathie incroyable qui vient immédiatement consoler et câliner la personne qui est en colère ou qui pleure, adulte comme enfant.

Six mois de diagnostic, six mois d’incertitudes sur son avenir, à se poser des questions sur sa vie, sur leur vie à tous les trois quand nous ne serons plus là. Six mois à se demander si elle pourra rejoindre l’école de son frère (et bientôt de sa sœur) et dont nous sommes si satisfaits. Six mois à alterner les rêves dans lesquels elle est autonome, travaille et a juste une légère prise en charge et ceux beaucoup plus sombres. Six mois à enchaîner les rendez-vous d’évaluation mais aussi à être encouragée et félicitée par les spécialistes, véritable baume au cœur quand on doute tellement.

Deux ans de crèche pendant lesquels elle s’est épanouie et a trouvé sa place parmi les enfants et dans le cœur de ses éducatrices, et même de ses thérapeutes. Deux ans que ses éducatrices sont tellement engagées, motivées et câlines avec elle. Deux ans que les enfants font attention à elle, surtout sa sœur et ses amies. Deux ans qu’elle est heureuse d’y aller tous les matins, de retrouver ses amis, de participer aux activités, d’observer ce que les autres enfants osent faire.

Trois ans d’amour pour une petite fille qui ne parle pas mais qui, chaque jour, signe d’innombrables fois « je t’aime » pour nous cinq et pour tous ceux qui l’aiment et prennent soin d’elle.