Sur les brochures touristiques de Hambourg, on entend souvent parler du nombre de pièces à l’Hôtel de Ville, du nombre de consulats installés dans la ville et du parc-cimetière d’Ohlsdorf (Ohlsdorfer Friedhof) qui serait le plus grand du monde. Qu’en est-il réellement ? Est-ce un parc tout autant qu’un cimetière ?

Informations pratiques

L’entrée principale du cimetière d’Ohlsdorf est située en face de la station de U/S-Bahn Ohlsdorf. Deux lignes de bus circulent dans le cimetière : la 170 et la 270 (toutes les vingt à trente minutes). Plan des lignes de bus à télécharger ici.

Le bâtiment de l’administration et du musée (fermé en ce moment)

Un plan détaillé est disponible à l’entrée ou peut être téléchargé sur le site des cimetières hambourgeois (on y trouve aussi le plan des lignes de bus).

Le cimetière est ouvert tous les jours, de 09h00 à 21h00 (d’avril à octobre) et de 09h00 à 18h00 (de novembre à mars).

Les célébrités qui y sont enterrées

Sur le plan du musée est noté l’endroit où douze personnalités marquantes sont enterrées (Bedeutende Persönlichkeiten). Mais si l’on recherche ici, on trouve la liste complète. On peut d’ailleurs faire une recherche par ordre alphabétique.

La tombe de Loki et Helmut Schmidt m’a surprise par sa simplicité. Helmut Schmidt a joué un rôle important dans la vie et la politique hambourgeoises et nationales (il était chancelier de 1974 à 1982). Je m’attendais à voir plus de fleurs, une tombe peut-être plus impressionnante… mais celle-ci est très simple et est aussi celle de ses parents et d’autres membres de sa famille maternelle et paternelle.

L’espace entre les tombes

Dans les cimetières français, les tombes sont en général assez proches, organisées selon des allées se coupant à angle droit et laissant peu de place à la végétation. Cette dernière est, ici, omniprésente. Les tombes sont très espacées et les différentes parties du cimetière sont séparées par des rues.

Une tradition qui m’a beaucoup surprise est celle de faire graver son nom sur sa pierre tombale avant sa mort. Sur certaines tombes, le nom d’une première personne (avec sa date de naissance et sa date de décès) est gravé et en-dessous, on retrouve un second nom, en général avec la date de naissance et un espace libre derrière. C’est celui du / de la conjoint(e) qui vit encore. Je crois que je serais mal à l’aise de voir mon nom déjà écrit sur une pierre tombale.

Les chapelles et autres bâtiments

Onze chapelles sont disséminées dans le cimetière (elles sont numérotées de 1 à 13… car il n’y a pas de chapelle 5 ni 7 !). La majorité a été construite entre les années 1870 et les années 1930.

Les chapelles 1 et 12

L’histoire du XXe siècle omniprésente

Sur le plan proposé à l’entrée, la légende est divisée en plusieurs parties dont celle intitulée « Geschichte und Denkmal » (« Histoire et mémorial »). On y retrouve en effet plusieurs cimetières militaires (pour les soldats allemands, soviétiques ou britanniques) et des monuments commémoratifs.

Je n’ai pas eu le temps d’aller voir les cimetières soviétiques et britanniques mais l’immensité des cimetières militaires allemands fait réfléchir. On y trouve à la fois les soldats morts pendant la Première et la Seconde Guerre mondiales et je ne peux que me demander la vie que ces hommes ont menée. Ont-ils été convaincus par la propagande vue et entendue ? Ont-ils analysé la brutalisation de la société qu’ils ont subie et à laquelle ils ont en même temps contribué ? De nombreuses tombes sont celles de jeunes hommes, morts alors qu’ils n’avaient même pas 25 ans.

Parfois, sur la tombe familiale, il est fait mention d’un fils (ou de plusieurs) mort pendant les combats de la Somme, de Verdun ou sur le front de l’est en 1942 ou 1943. Je pense à ces familles déchirées par la même violence des combats, de part et d’autre de la ligne de front.

Ce bâtiment rond est dédié aux soldats allemands morts pendant la Seconde Guerre mondiale. A côté, un panneau attire l’attention sur les 200 soldats allemands condamnés et exécutés, à Hambourg, par la justice nazie pour désertion, refus de combattre ou trahison.

Ehrenmal für die Gefallenen des Zweiten Weltkriegs

Les paysages

Le parc-cimetière d’Ohlsdorf a une superficie de 389 hectares. A Hambourg, on lit souvent que c’est le plus grand parc-cimetière du monde. Certains cimetières ont une plus grande superficie mais n’ont pas cet aspect de parc avec de grands espaces verts. Je ne sais si c’est réellement le plus granc parc-cimetière du monde mais en tout cas, c’est une destination qui permet de voir de beaux espaces verts.

Rosengarten (le jardin des roses)

Le cimetière juif

Le cimetière juif d’Ohlsdorf n’est pas directement intégré à l’Ohlsdorfer Friedhof. L’entrée est séparée et se trouve dans la rue Ilandkoppel, au sud de l’entrée principale. Inauguré en 1883, il reste le cimetière principal de la communauté juive à Hambourg et compte environ 18 000 tombes.

Le funérarium

On découvre ensuite le cimetière militaire pour les 457 soldats juifs natifs de Hambourg et morts pour l’Allemagne pendant la Première Guerre mondiale (Ehrenfriedhof für die im Ersten Weltkrieg gefallenen jüdischen Soldaten).

En 1937, le cimetière juif de Grindelhof a été fermé et les tombes ont été toutes enlevées pour être installées à Ohlsdorf. Il en sera fait de même en 1939 et 1941 avec celles du cimetière juif d’Ottensen.

En 1951, le mémorial pour les victimes du national-socialisme est érigé. L’urne devant le mémorial contient des cendres venant d’Auschwitz.

Le cimetière d’Ohlsdorf est une excursion à faire, que l’on soit intéressé par l’histoire ou que l’on cherche de grands espaces verts où se promener. J’y retournerai, pour continuer à l’explorer et aussi pour le découvrir à d’autres saisons.

Êtiez-vous déjà allés à l’Ohlsdorfer Friedhof ?