Il était 20h00, la petite venait enfin de s’endormir, les deux grands dormaient déjà depuis une demi-heure, mon mari venait de rentrer à la maison. Je prends mon téléphone pour regarder les dernières nouvelles et les messages que j’avais reçus et j’ai vu cette photo de Notre-Dame brûlant.

Je suis restée incrédule, je ne pouvais pas y croire ! Notre-Dame de Paris brûlait ! Elle qui avait survécu aux guerres de religion, à la Révolution, aux incendies de la Commune, aux deux guerres mondiales. Elle se consumait un jour d’avril 2019, en fin de soirée, une journée sans rien de particulier. Les pompiers, la police, les agents du Ministère de la Culture, les employés de l’Archevêché, les agents municipaux, tous ont travaillé ensemble pour sauver le bâtiment et ses œuvres d’art.

Notre-Dame devant laquelle j’étais passée en septembre dernier, sans entrer mais en la regardant comme on admire cette trace vivante de notre passé. Je me souviens, il y a quelques années, y être restée deux heures à observer les gens, touristes, badauds et croyants, à détailler les tableaux.

Notre-Dame qui avait tant accompagné mes études d’histoire et d’histoire de l’art, notamment le séminaire sur l’art religieux au XVIIe siècle : les mays offerts chaque année par la corporation des orfèvres. Les Saintes Reliques, les orgues, les vitraux, les rosaces, etc.

J’ai expliqué ce matin à mes enfants que Paris avait connu un événement très triste hier mais que la renaissance de ce bâtiment aura lieu. Certes, ce sera différent, ce ne sera plus cette cathédrale médiévale et ses restaurations tout au long des siècles, dont celle controversée de Viollet-le-Duc. La forêt a disparu pour toujours, certaines œuvres d’art probablement aussi. Mais les générations actuelles et les futures générations la reverront. Elle a survécu à tant de périodes sombres de notre histoire, elle ne peut rejoindre les Tuileries dans la liste des bâtiments historiques tragiquement disparus.