Il y a quelques années, je suis allée passer une journée sur l’île d’Helgoland (aussi appelée Heligoland en français) ou plus exactement quelques heures.

Depuis Hambourg, on peut rejoindre Helgoland par ferry (3h45 de traversée, départ à 9h à Hambourg, arrivée à 12h45, départ de Helgoland à 16h30, arrivée à 20h15 à Hambourg, 85€ pour un aller-retour le même jour). On peut aussi atteindre l’île depuis d’autres ports et même par avion ! Plus d’informations ici, sur le site de l’île d’Helgoland.

Helgoland se compose en fait de deux îles, l’île basse, Düne, sur laquelle on trouve l’aéroport, le camping (tentes et bungalows) et l’île haute, Helgoland où l’on trouve le port et le village.

Page d’accueil du site d’Helgoland
Localisation d’Helgoland sur googlemaps

Histoire de l’île

La petite île a connu une histoire très mouvementée. D’un point de vue géographique, les deux îles étaient reliées jusqu’au début du XVIIIe siècle. L’érosion et l’exploitation du sol avaient déjà réduit et fragilisé l’isthme mais la tempête associée à une forte marée à la Saint-Sylvestre 1720 a séparé définitivement l’île en deux.

Carte consultable sur la notice Wikipedia en allemand de l’île de Düne
Vue sur Düne depuis l’île principale
Vue sur Helgoland et le port

Au Moyen-Âge, l’île d’Helgoland est sous domination danoise et est une destination privilégiée pour les pêcheurs de harengs. Au XVIe siècle, elle appartient au duché de Schleswig-Holstein-Gottorf avant de revenir au Danemark au début du XVIIIe siècle. Ces changements influencent peu la vie des habitants sur place car malgré l’intêrêt qu’éveille Helgoland, peu de voyageurs s’y rendent et l’île vit avec une grande autonomie. Au début du XIXe siècle, elle entre dans les colonies de la Couronne (britannique). Le blocus continental mis en place par Napoléon pour isoler le Royaume-Uni (1806-1814) transforme Helgoland en un haut-lieu de la contrebande. Cependant, sa levée provoque un rapide déclin économique de l’île. A partir des années 1830, Helgoland devient une petite station balnéaire puis aussi le lieu de rendez-vous de nombreux partisans des mouvements nationaux et libéraux européens. Le Deutschlandlied (Le Chant de l’Allemagne), dont la troisième strophe est l’hymne national allemand, est même écrit sur Helgoland par Hoffmann von Fallersleben en 1841.

En 1890, Helgoland revient à la Prusse par traité entre l’Empire allemand et le Royaume-Uni et devient une base navale de la Marine impériale tout en restant un lieu d’exonération de droits de douane. Le tourisme balnéaire qui s’était beaucoup développé, souffre de la militarisation de l’île. Le 1er août 1914, tous les habitants civils de l’île ont ordre de la quitter, ils ne la retrouveront qu’en 1918. L’île reste habitée pendant toute la Seconde Guerre mondiale mais le 18 et le 19 avril 1945, elle est massivement bombardée par la Royal Air Force et la population civile est ensuite évacuée. L’objectif est de détruire toutes les installations militaires, l’île est ensuite occupée par les forces britanniques. Le 18 avril 1947, d’énormes explosions sont organisées par le gouvernement britannique sur l’île. Elle ne disparaît pas mais d’énormes cratères apparaissent sur la partie haute. Les nombreuses protestations des anciens habitants de Helgoland et de leurs soutiens portent leurs fruits et, le 1er mars 1952, l’île est officiellement rendue à la RFA et les insulaires obtiennent le droit de revenir y vivre.

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Vue partielle d’un cratère laissé par l’explosion d’une bombe de 5000 kg

A la découverte d’Helgoland

En quittant le port, on découvre d’abord la partie basse de l’île et ses Hummerbuden qui avaient été construits à l’origine pour les pêcheurs et qui ont été dépuis transformées en habitations et en boutiques pour les touristes. On rejoint ensuite la partie haute de l’île, au hasard des rues.

L’ours berlinois devant le drapeau du Schleswig, le drapeau allemand et le drapeau d’Helgoland
Clocher de l’église Saint-Nikolai

On part ensuite se promener dans l’espace non bâti de l’île où paissent paisiblement les vaches et les moutons. Cette partie haute est bordée par les falaises de grès rouge que l’on découvre au gré des escarpements.

A la pointe nord-ouest de d’île, on aperçoit la Lange Anna (« la longue Anna »), une aiguille rocheuse en grès bigarré haute de 47 mètres, devenue l’emblème d’Helgoland.

Une avifaune très variée

Helgoland est enfin célèbre pour sa faune très variée, surtout pour les 370 espèces différentes d’oiseaux y vivant. On y retrouve notamment une colonie de fous de Bassan. Sur l’île de Düne, on peut aussi voir des phoques. Les deux îles permettent d’observer une faune et une flore variée et particulière à cet environnement en haute mer.

Quand je suis venue avec une amie passer quelques heures sur Helgoland, nous avons aussi été surprises par une tempête soudaine et très impressionnante. Nous sommes vite allées en direction du village et une gentille dame nous a proposé de nous mettre à l’abri dans sa boutique. Je n’avais encore jamais vu de nuages avançant en roulant sur eux-mêmes, surmonté d’une sorte de champignon gris. La tempête est partie rapidement et nous avons pu reprendre le bateau en direction de Hambourg.

Ces quelques heures m’ont laissé une belle impression et j’aimerais beaucoup retourner à Helgoland et y passer au moins une nuit.

Peut-être l’année prochaine…