Je vous rassure, je ne me transforme pas en pseudo coach parental sachant tout mieux que tout le monde… Je ne prétends pas non plus avoir la recette absolue et unique qui fonctionne avec tous les enfants. J’ai simplement remarqué que beaucoup de messages de mamans sur les forums et sur Instagram se concentraient sur cette problématique : « mon enfant refuse de manger des légumes ».

Mes enfants aiment beaucoup les fruits et les légumes, cuits comme crus. Ils goûtent avec plaisir (le plus souvent) de nouveaux plats. En général, les repas se passent bien et quand nous allons au restaurant, c’est un vrai plaisir car ils sont contents de manger des plats différents.

Je vous propose donc cinq conseils qui marchent bien chez nous et qui vous donneront peut-être des idées :

  • Commencer tôt avec les fruits et les légumes

Nous avons eu trois enfants et trois cas de figures différents quant à l’alimentation du nourrisson. L’aîné a été allaité puis passé en allaitement mixte avec un biberon de lait maternel quand j’ai repris le travail. La cadette a été allaitée, n’a jamais voulu de biberon et a donc commencé à boire à la tasse vers 8 mois. La benjamine a été sevrée à un mois et a bien accepté les biberons ensuite. Nous avons en tout cas arrêté d’utiliser des biberons entre le premier anniversaire et les 18 mois du bébé. Pour les deux grands, nous avons commencé la diversification vers 5-6 mois en proposant à la fois des petits pots donnés à la cuillère et des morceaux de fruits, de légumes, de pain ou de gâteaux pour bébés que l’enfant peut tenir lui-même pour le lécher et le grignoter, même en n’ayant pas (beaucoup) de dents. La benjamine a refusé la diversification jusqu’à ses neuf mois puis a rapidement su gérer les morceaux une fois qu’elle l’a acceptée. Vers douze mois, nous avons arrêté les petits pots et proposé les mêmes repas que pour nous, en coupant simplement en morceaux. Même si nous mettions toujours des couverts à l’enfant, nous le laissions aussi manger avec les doigts. Au fur et à mesure, il a appris à manger avec ses couverts. J’avoue que c’est contraignant, qu’il faut beaucoup nettoyer mais l’enfant a aussi plaisir à découvrir les aliments. Mais les fois où nous devions être plus rapides et efficaces, nous avons nourri l’enfant à la cuillère sans souci.

  • Proposer des crudités chaque jour

C’est notre crèche qui nous a fait prendre cette bonne habitude. En effet, les goûters y sont toujours à base de crudités et d’une tartine de fromage. Pour les anniversaires, les gâteaux sont désormais interdits et il faut préparer un plateau de crudités (en forme de hérisson ou de hibou par exemple).

Nous avons continué sur la lancée et quasiment chaque jour, ils ont une assiette de crudités, soit au goûter, soit en entrée pour le dîner. Je varie selon les légumes et les fruits présents mais nous mettons très rarement des sauces en accompagnement. Les enfants aiment beaucoup et c’est un bon moyen de connaître les différentes textures et goûts.

  • Cuisiner avec l’enfant

Ce n’est bien sûr pas toujours possible, notamment en semaine. Nous leur avons offert des livres de cuisine adaptés à leur âge et nos enfants aiment beaucoup, le week-end, choisir les plats, nous accompagner pour aller faire les courses (avant la pandémie du coronavirus) et préparer ensuite ensemble les repas. C’est une vraie initiation aux odeurs, goûts et textures. C’est en général la tâche de mon mari qui aime cuisiner… alors que je déteste faire ça. Ils découvrent les aliments crus, les goûtent éventuellement, les touchent et se familiarisent avec eux. L’odeur de la cuisson met aussi en appétit et en général, les enfants veulent goûter ce qu’ils ont cuisiné

  • Manger ensemble dans la bonne humeur

Nous mangeons presque toujours avec les enfants, cela doit arriver seulement deux-trois fois par mois qu’ils mangent avant nous. Nous mangeons aussi la même chose qu’eux. Il n’y a pas de plat séparé ou spécifique. Nous admettons tout à fait que chacun ait ses goûts et ses préférences mais, par respect pour celui ou celle qui a cuisiné, on mange ce que l’on a dans son assiette, sans trier. Les plats en semaine sont souvent basiques et répétitifs, ceux du week-end sont davantage satisfaisants et originaux.

Nous n’avons pas de télé et les repas se passent donc sans vidéo et sans musique. Chacun peut parler, raconter sa journée, etc. Nous n’obligeons pas les enfants à finir leur assiette mais ils doivent en avoir mangé une bonne partie pour avoir le dessert.

  • Visiter une exploitation agricole, jardiner, etc.

Nous vivons à Hambourg, en appartement et n’avons malheureusement pas de jardin. Mon mari et les enfants se sont par contre appropriés le balcon et l’entretiennent avec grand plaisir. En plus des jolies fleurs, on y trouve du thym, de la ciboulette, de la menthe, de l’estragon, etc. Les enfants ont ainsi appris le nom, l’aspect et le goût de ces plantes aromatiques et ils vont régulièrement cueillir quelques feuilles ou tiges pour les grignoter. Ils adorent en mettre dans la vinaigrette ou les plats qu’ils cuisinent avec leur papa le week-end.

Pendant nos vacances nivernaises, nous ne manquons pas d’explorer le jardin et la serre de Papy, d’analyser ce qu’il y fait pousser et l’aspect des plantes selon leur maturité. Connaître les légumes permet aussi de davantage les apprécier. Si en plus, on a pu les planter quelques semaines plus tôt et observer leur évolution, cela devient vraiment passionnant. On peut aussi aller visiter une exploitation agricole ou des musées du temps jadis. Nous n’avons pas encore réussi à le faire mais j’aimerais bien emmener mes enfants à une fête des moissons.

J’espère que ces quelques idées pourront vous aider à faire manger des légumes à vos enfants avec plaisir, à retrouver des repas apaisés et sereins. Aujourd’hui, les enfants m’ont prévenue qu’ils préparaient eux-mêmes le goûter… J’aperçois du saucisson, du ketchup et des chips sur la table.

Photographie de couverture : Botanischer Garten, Klein-Flottbek, Hamburg