Avant de rencontrer mon mari (allemand) à Paris et de le rejoindre ensuite à Hambourg, j’ai vécu un an à Berlin. C’était ma première expatriation et, avec le recul, je peux dire que ce fut, au moins en partie, un échec.

Berlin était la ville pour laquelle j’avais eu un coup de foudre lors de vacances en Allemagne quelques mois plus tôt. J’avais déjà, depuis longtemps, très envie d’aller vivre un an en Allemagne. Lorsque j’ai eu l’opportunité d’aller faire un stage rémunéré pendant dix mois à Berlin, je n’ai bien sûr pas hésité. J’avais 25 ans et déjà quelques mois d’expérience professionnelle, j’étais célibataire et je me débrouillais assez bien en allemand (niveau B2).

Si mon séjour berlinois fut vraiment intéressant pour ma pratique de la langue allemande et ma découverte de la ville, il le fut bien moins d’un point de vue personnel et professionnel. Quelles furent mes erreurs ?

  • Choisir la mauvaise colocation

En bonne parisienne stressée, j’ai accepté la première colocation venue. L’appartement était correct, le locataire n’avait pas l’air d’un psychopathe mais n’était pas très aimable. En fait, il m’avait fait mauvaise impression mais j’avais peur de me retrouver à la rue. J’ai donc accepté. Mais au fil des jours, la cohabitation est devenue difficile puis invivable et j’en suis partie au bout d’un mois pour une colocation avec une fille sympathique mais qui travaillait beaucoup et rentrait donc tard afin de partir dès le jeudi rejoindre son copain jusqu’au lundi matin. Sans rêver de l’auberge espagnole, j’aurais dû faire attention à mieux choisir les personnes avec qui je me mettais en colocation. Celle-ci aurait pu me permettre de rencontrer d’autres jeunes adultes, voire de créer des liens d’amitié.

  • Ne pas prendre de cours d’allemand

J’ai naïvement pensé que j’allais améliorer ma connaissance de l’allemand juste par mon immersion linguistique permanente. J’ai certes beaucoup progressé en compréhension et expression orales, j’ai progressé en compréhension écrite en lisant les romans de Vladimir Kaminer… mais par contre, je n’ai rien appris de concret en grammaire et ai été rapidement complexée par mon incapacité à m’exprimer de façon nuancée et correcte. J’aurais dû m’inscrire à des cours d’allemand langue étrangère. J’aurais beaucoup appris et, de plus, rencontré d’autres étrangers apprenant l’allemand. Cela aurait été un vrai enrichissement culturel et personnel et j’aurais pu progresser bien plus vite et peut-être même me faire des amis de différentes nationalités

  • Ne pas chercher d’activité en dehors d’un stage décevant

Mon stage s’est révélé rapidement peu intéressant. La personne avec qui je travaillais m’avait bien fait comprendre dès le départ qu’elle n’avait jamais donné son accord pour avoir un(e) stagiaire. Puis, elle a vu l’intérêt de pouvoir s’absenter régulièrement en me transférant les tâches les plus ingrates à accomplir obligatoirement avant son retour. Les autres employés n’étaient pas spécialement ouverts ni motivés à m’intégrer dans l’équipe. J’aurais dû chercher à m’engager dans une association, à travailler en parallèle, à m’inscrire à un club de sport, d’arts, etc. J’aurais ainsi pu rencontrer des Allemands, probablement développer des amitiés et peut-être même rajouter quelques lignes intéressantes sur mon CV.

  • Ne pas s’ouvrir à toutes les nationalités

J’ai habité à Berlin juste avant l’explosion des réseaux sociaux. Je ne savais pas trop où chercher ni comment rencontrer de nouvelles personnes, que ça soit des Français ou des Allemands. L’une de mes premières erreurs est d’avoir cherché des Français sans penser aux francophones. Je n’ai, à l’époque, pas trouvé d’association franco-allemande. J’ai ainsi mis de très longs mois avant de commencer à avoir des connaissances voire des amis. Aujourd’hui, les groupes Facebook permettent de très rapidement se constituer un réseau de connaissances et d’amis quand on arrive dans une nouvelle ville ou un nouveau pays.

  • Et aujourd’hui ?

A Hambourg, je suis bien intégrée. J’ai des amis allemands, français et d’autres nationalités. Mais je ne suis plus du tout dans le même contexte, je suis en couple et j’ai des enfants. Ce sont justement eux qui m’ont fait rencontrer d’autres personnes. Nous sommes ainsi devenus amis avec les parents de leurs amis à la crèche ou à l’école. Les réseaux sociaux m’ont permis de rencontrer des Français et des francophones, je réfléchis actuellement à davantage m’impliquer dans notre vie de quartier, notamment par le biais des activités proposées par la bibliothèque.

Et vous ? Tirez-vous un bilan plutôt positif ou négatif de votre première expatriation ?